ÉPÎTRES CHIADÉES !

Ils twittent !

Ne l’appelez plus jamais en France ….

Il n’est plus en équipe de France. Merde, il ne va pas aller au Brésil. La cata. J’en suis encore tout bouleversé. Si, si, je n’ai mangé que deux bananes, et encore natures. Putain, ça va mal. Je déprime. Pas de chantilly, aujourd’hui….ni de malaga, ni de chocolat chaud, je suis mal !

Comme tous les matins, vers les quatre heures, lorsque je me lève, je consulte mon ordi, histoire de lire les actus. Merde, Deschamps ne l’a pas sélectionné et même qu’Anigo râle aussi. Vous allez me dire qué cé Anigo, un nigaud ? Si, si, je vous entends. Alors ça, je suis sur le cul, en plus j’y étais, eh oui, le matin, c’est encore là qu’on est tranquille, oui, chez moi c’est normal, personne ne va venir taper à la porte pour me déranger dans mes méditations philosophiques. Alors je clique sur son nom en surbrillance et j’apprends que c’est un coach marseillais qui remplace un autre entraineur viré parce que l’équipe jouait mal.

Putain, c’est génial le foot, un peu comme si tu virais le patron parce que l’entreprise va mal. Quoi ?

On le fait aussi !

Merde, et avec un parachute aussi !

Putain, et pourquoi que les mecs qu’on met au chômage ils ne demanderaient pas un parachute aussi ?

Mais je m’égare, donc, le coach râle aussi, disais-je, et le mec il défend le poulain qu’il a entraîné, lorsqu’il jouait encore dans son club, avant de se faire remarquer par ses écarts de langage beaucoup plus télégéniques et moins comiques que ses actions footballistiques, surtout grâce à un vocabulaire assez châtié à l’égard de la presse.

Donc l’histoire aurait pu se terminer ainsi, sauf que v’là t’y pas que la nana du footeux pas sélectionné, y va elle aussi de sa tirade twitterisée avec un langage aussi raffiné que son footeux de compagnon, je cite :

 » Fuck france and fuck deschamps! What a shit manager !  »

Puis rajoute ensuite pour préciser sa pensée embryonnaire…..peu chiadée, mais assez diarrhéique….

 » Ill repeat myself….. fuck FRANCE!!!!! And fuck deschamps ! »

Ce n’est pas la peine de traduire ces courtes déclarations tapissées de références shakespeariennes qui soulignent la qualité de la culture de cette groupie aficionada pas finie qui a sûrement voulu se hisser au niveau de la réponse de son mentor qui répliquait :

 » Merci a tous vos message de soutien c’est la vie une autre coupe du monde a la maison se qui ne tue pas rends plus fort.  »

Vous avez compris que l’auteur de cette pensée doit aujourd’hui se retourner dans son urne, pauvre Friedrich, puisque je suis sûr que beaucoup de footeux pensent qu’elle est extraite de la ‘Vérité’ de Jojo.

On peut rajouter, qu’alléchée par ces déclarations intellectuelles, la sœur d’un autre philosophe marseillais y serait aussi allée de ses déclarations existentialistes en soupçonnant la mère de l’entraîneur actuel de pratiquer le même métier que celui qui aurait permis à un ancien marseillais devenu Ibère de laver, ipso facto et testae militari, son linge sale sous les yeux des télés mondiales.

Bref, les footeux cherchent à se libérer des carcans de la linguistique en sortant des sentiers battus arpentés par nos écrivains, et défrichés par les amoureux de la syntaxe et de la grammaire.

Remarquez, on ne leur demande pas de savoir parler, ni de trop reflechir, ni de s’exprimer avec classe, ni d’être poli, ni d’être intelligent, ni autre chose…en plus de pouvoir cracher.

S’ils jouaient aussi bien que d’autres écrivent……

 

3 réflexions au sujet de « ÉPÎTRES CHIADÉES ! »

  1. Mon brave Riton…
    Tu fais la sieste ? Après un réveil à 4 heures…
    J’ai tout lu !
    Et en tant que macho primaire, je m’aperçois que dans certains domaines, la femme égale l’homme, et même le dépasse, surtout en conneries…
    Allez, lâchez vous les vioques, ne vous laissez pas insulter !

  2. Pourtant il fut un temps où un certain A.Camus déclarait :
    «  »Les communautés de bâtisseurs, les ateliers collectifs de peinture à la Renaissance ont dû connaître la même exaltation qu’éprouvent ceux qui travaillent à un grand spectacle. Encore faut-il ajouter que les monuments demeurent, tandis que le spectacle passe et qu’il est dès lors d’autant plus aimé de ses ouvriers qu’il doit mourir un jour. Pour moi je n’ai connu que le sport d’équipe au temps de ma jeunesse, cette sensation puissante d’espoir et de solidarité qui accompagnent les longues journées d’entraînement jusqu’au jour du match victorieux ou perdu. Vraiment, le peu de morale que je sais, je l’ai appris sur les terrains de football et les scènes de théâtre qui resteront mes vraies universités. »

    (Pourquoi je fais du théâtre » (1959), in Théâtre, récits, nouvelles, Paris: Gallimard, 1985, collection Pléiade, 1985, pages 1727 et suivantes.)
    Mais ça, c’était avant….

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