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LA PLUIE !

La pluie tombe !

Ah c’est donc ça la pluie….. de l’eau qui tombe du ciel.

Je l’avais presque oublié, un peu comme le froid, car même si la température a légèrement  baissé on ne sent pas encore ce changement saisonnier qui annonce l’hiver, mais je sais que le froid existe, je n’ai pas oublié, il pleut, enfin, je sens le sol bouger, sans doute les nappes phréatiques qui rient, je deviens romantique en regardant les gouttes glisser sur les carreaux, et je m’imagine au paradis, s’il y en a un, on peut toujours l’imaginer dessus des nuages chargés de fines gouttelettes, c’est facile, mais je sais que ces balivernes n’existent pas, alors commence un délire et je me dis que même l’enfer ne doit pas exister non plus, mais il ne reste que ce ciel troublé, et la pluie continue de tomber, je regarde les gens courir pour ne pas se mouiller, l’essence est rare et ils vont à pied, les nouvelles d’où qu’elles viennent sont les mêmes, il y a des pays qui veulent en envahir d’autres, alors s’il n’y avait pas de pays tout pourrait s’arranger, on pourrait essayer, je pense aux filles et aux femmes en Iran et je rêve qu’on devrait aussi supprimer les religions qui nous causent tous ces soucis, ce pourrait être la paix, pour tous, je me surprends à chanter et ma femme me dit que j’ai tort de rêver, qu’il ne faut pas être trop optimiste en ce moment, mais je lui réponds que j’espère ne pas être le seul à délirer dans ce sens, et peut-être même qu’un jour, qui sait, si tout se réalise, si les restos fermaient, si les guerres s’arrêtaient, si les religions se taisaient, nous pourrions à la fin partager ce monde au lieu de détruire, si seulement beaucoup d’autres pensaient comme moi, et j’imagine que je ne suis pas le seul…..

La pluie continue de tomber, la mélancolie se change en espoir dans mes rêves éphémères, mais au fond de moi, je sais qu’il avait raison……

I hope one day you will join me !

VIVRE !

Il faut vivre avec son temps !

Oui, comme je l’ai lu, la nostalgie appelle toujours la réponse : il faut vivre avec son temps.  Ce qui est parfaitement exact. On peut d’ailleurs dire que nous sommes contraints et forcés, cela va de soi, et c’est justement le problème de chaque génération. La vie est une sorte de jeu dont les règles changent à chaque génération.

Avant, pour faire suite au post précédent, on pouvait vivre pendant plusieurs générations avec les mêmes règles. Par exemple, nous étions programmés pour nous marier, acheter une maison et avoir le même travail pendant toute notre vie. Notre temps était figé, trouver du travail était facile et nous ne savions pas que les ressources allaient s’épuiser et que le monde allait s’agrandir à la concurrence. Puis tout est allé très vite, en une seule génération le monde a plus progressé que pendant les cents années précédentes dans tous les domaines. Le social a suivi, deux ou trois boulots différents sont devenus courants, la libération sexuelle a démoli la notion traditionnelle de la famille, la chute du bloc de l’est et l’avènement de la Chine ont fracturé le classique est-ouest, USA-URSS, des géants de papier sont devenus des dragons asiatiques et le centre du monde, jadis européen a glissé vers l’est, tiré également par le Japon et d’autres pays en pleine expansion et curieusement, comme les moyens de transport s’accéléraient, nous-nous sommes aperçus que notre monde rapetissait.

Chaque génération vivait et progressait donc avec son temps mais maintenant tout va beaucoup plus vite et ce temps va plus vite que nous, d’où une adaptation plus difficile surtout en vieillissant car comme le passé a l’air de s’enfuir aussi rapidement, les souvenirs de ce temps disparu se manifestent par de la nostalgie qui fait justement dire aux plus jeunes que nous ne vivons plus dans le temps présent, c’est-à-dire dans le leur.

Nous avons besoin de chercher un point d’ancrage pour nous rassurer pour nous rattacher à ces souvenirs qui sont les liens avec notre vie programmée qui diffère totalement de ce que nous vivons alors que les jeunes n’ont pas cette sorte de disque dur et ne fonctionnent que par leur mémoire vive qui progresse à la même vitesse que ce temps qui les entraine dans leur sillage.

C’était mieux avant….une phrase qui rassure, puisqu’on ne se reconnait plus dans ce temps qui a tout transformé, cela peut également s’appeler la vieillesse, un mot incompris par la jeunesse, ce qui implique la réponse : il faut vivre avec son temps .

Cependant, ‘vivre avec son temps’ est un luxe dont beaucoup de générations ont été privées. Il y a eu beaucoup plus de progrès dans tous les domaines en soixante ans que depuis les centaines d’années précédentes alors que pour les jeunes post 2000 tout est normal puisqu’ils sont nés avec et ils ne comprennent pas que ce qui est banal pour eux n’était qu’un rêve ou un luxe pour nous qui essayons justement de vivre avec notre temps qui est malheureusement très diffèrent du leur puisqu’énormément de repères ont disparu  !

TRAGIQUE !

Tragique mais vrai !

Tout est vrai, même si j’ai un peu oublié, mais tellement tragique ….

Je me souviens d’un temps dont les moins de quarante ans ne peuvent pas imaginer même dans leurs rêves les plus fous .

Les journaux paraissaient deux fois par jour, comme le facteur, les poubelles tous les jours….il y avait beaucoup de cinémas, une douzaine à Cannes, avec cinq séances journalières, le film était précédés d’un documentaire et des infos, et incroyable, il y avait des femmes avec des petites lampes de poche qui nous guidaient vers une place libre et qui, pendant l’entracte nous proposaient des esquimaux glacés et des bonbons, il n’y avait aucun problème pour garer sa voiture, les parkings payants n’existaient pas, les dix litres d’essence étaient moins chers qu’un pack d’eau minérale aujourd’hui, et en plus elle était servie par un employé qui s’inquiétait de votre niveau d’huile, de celui du liquide pour nettoyer les vitres et de la pression des pneus, et on pouvait même lui laisser les clefs pendant qu’on utilisait les toilettes, il n’y avait pas de tablette, ni de portable, le matin les enfants prenaient un  petit déjeuner à table avec des tranches de pain beurre confiture, et le soir ils se couchaient à une heure correcte, quelquefois, ils lisaient…des livres….oui, oui, puisqu’il n’y avait pas des merdes, comme aujourd’hui à la télé, ni de réseaux sociaux pour déblatérer des conneries à leur copains qui faisaient croire à leurs parents qu’ils bossaient l’anglais, et lorsque par hasard, ils étaient collés, ils recevaient également une punition par leurs parents qui ne croyaient pas leurs excuses bidon en pensant qu’ils avaient mis au monde des petits génies incompris, qui se croyaient plus intelligents que leur maître puisqu’ils ne se permettaient pas de les juger comme aujourd’hui, en disant qu’ils sont nuls, les professeurs étaient respectés, en rentrant en classe le silence était de rigueur, comme pendant les cours, durant le journal télévisé il y avait des infos, il y avait un léger porno hebdomadaire sur canal+, crypté, on pouvait prononcer alcool sans y adjoindre le ridicule et hypocrite avec modération, il n’y avait pas de pub à une télé qui ne marchait pas toute la journée et dont les programmes étaient annoncés par des speakerines, Drucker n’avait pas de chien qui pisse sur le sofa, on ne gagnait pas des sommes astronomiques en répondant à des questions de maternelle comme aujourd’hui, il n’y avait pas de fout tous les jours, les commentateurs sportifs étaient des pointures, pas les comiques comme maintenant, on se parlait en français, bien sûr avec quelques expressions jeunes, et puis, il y avait un mot important qui a totalement disparu aujourd’hui et qui conditionnait l’avant-garde d’un système écologiste, la consigne… figurez-vous qu’on rapportait les bouteilles vides pour les faire remplir avec du lait, de l’huile, de la limonade et du vin…incroyable.….

Il faut reconnaitre cependant que tout n’était pas rose, il y avait le service militaire, on ne parlait pas avec ses parents, les mère étaient des mères et pas des sœurs qui veulent aujourd’hui continuer de vivre par procuration avec leur gamine, on était pas des enfants rois, et les quelques gifles ou coups de pieds au cul ont remis les idées claires à quelques révoltés de primaire, tous les amis de nos parents étaient nos pères, et on les respectait, on allait à l’école avec des pantalons courts quelquefois, et sans marque, lorsque les adultes parlaient on ne les interrompait pas, on faisait notre lit, et on utilisait des mots inconnus maintenant comme bonjour, merci, s’il vous plait ou au revoir, on évitait les gros mots avec des adultes, on finissait notre assiette, on évitait de dire qu’on aimait pas, on ne buvait pas de vin, sauf avec un peu d’eau, mais, c’était avant….

D’ailleurs, je me demande comment nous sommes arrivés à vivre avec ces conditions pénibles !

LE PASSAGE !

Le passage de la vie !

Je me demande si ne nous sommes pas passés à travers la vie sans l’avoir vraiment vécue. Tout est parasité depuis le début, des larsens et des acouphènes perturbent nos réactions et transforment nos sentiments pour nous faire oublier le vrai sens de notre existence qui sans amour ne serait que futilité et inutilité !

Il y a deux notions totalement incompréhensibles pour l’être humain, le néant et l’infini, puisqu’il est limité dans le temps.

Pour l’instant le cerveau humain est verrouillé et il ne peut pas concevoir le temps, sans lui. Il faut nécessairement un point de départ accessible à son intelligence….la vie ne peut venir que de la vie et doit forcément continuer après, sous une autre forme et d’une autre manière, puisque la mort, c’est-à-dire sa disparition lui est difficilement acceptable, je dirais même inconcevable .

Le temps se résume à celui qui passe durant son existence, à celui auquel il participe. De la même manière la notion d’infini échappe à l’interprétation bornée de son esprit bridé.

Pourtant pendant toute sa vie il est presque obsédé par cette notion du temps. Il n’est qu’une minuscule goutte dans l’océan du temps et il veut à tout prix y laisser une trace de son passage. Le rêve absurde d’une fourmi perdue dans le désert de l’espace qui cherche une route qui n’existe pas pour aller vers un but qui lui échappe et dont elle ne connait rien.

Mais au fond de lui, il cherche à ralentir ce temps qui passe et le détruit peu à peu, alors il use de tous les subterfuges possibles pour éviter que les traces de cette désintégration ne se fassent sentir trop rapidement.

C’est le rêve de la vie éternelle afin de pouvoir se comparer aux dieux qu’il a créés pour se rassurer et tenter d’expliquer ce qu’il n’arrive pas à envisager. Mais ce n’est pas tout à fait de sa faute …..ses aspirations dépassent ses compétences et au lieu de se contenter de traverser le mieux possible ce court passage en essayant simplement de profiter de ce que ce monde lui offre, il complique son cheminement en tentant d’accéder à des rêves matériels et illusoires qui ne vont le satisfaire que pendant de brefs instants éphémères et qui ne vont lui apporter que des soucis en lui faisant oublier l’essentiel … il va escamoter tous les plaisirs de sa vie pour se focaliser sur un bonheur hypothétique toujours plus gourmand d’illusions impossibles qui ne le satisferont jamais puisqu’elles ne seront jamais assouvies .

Il ne découvrira l’importance de ce qui était vraiment primordial que lorsque tout sera sur le point de disparaitre avec sa propre fin annoncée….toutes les illusions auxquelles il avait consacré sa vie ne lui paraitront que futiles puisqu’elles disparaitront avec lui et même peu à peu chaque jour pour ne dévoiler in fine que l’essentiel n’était que ce qui pouvait lui apporter de la joie et du plaisir.

Une vie sans amour n’est rien …beaucoup de penseurs et de philosophes sont arrivés à cette même conclusion, mais il faut avoir vécu pour s’en apercevoir, car la jeunesse ne pourra jamais le comprendre puisque la vie est à peine entamée avec encore toutes ses illusions !

 

DE LA VIE !

L’histoire de la vie !

A mon humble avis…

Tout est très bien fait, rien à dire, même si on ne sait pas trop pourquoi on nous a infligé cette histoire. Aucune explication satisfaisante, les religions en ont bien tenté certaines mais tellement vaseuses, invérifiables et abracadabrantes qu’elles nous font plutôt pleurer et douter que rire et s’enflammer, enfin, sauf pour Jeanne d’Arc, morte cuite pour avoir trop cru, sans pour cela nous convenir.

Cette vie nous est imposée, là nous sommes tous d’accord, indubitablement, on peut affirmer que personne n’a rien demandé…même pas les deux premiers couillons de la saga, engagés comme cobayes témoins pour satisfaire l’égo surdimensionné de ce mec qui se prenait pour un dieu, d’ailleurs ils n’étaient au courant de rien puisqu’ils n’avaient pas de parents qui auraient pu, c’est au conditionnel, les avertir de la bizarrerie de cette histoire sans queue ni tête, en gros, ils étaient des jouets asexués, sans cerveau, des rats de laboratoire aux conditionnements pavloviens lâchés dans un jardin aseptisé pour obéir aux volontés d’une déités invisible qui les observait sur son nuage.

Mais, ils étaient cons, c’est une évidence et il est facile de s’amuser avec des bêtes en cage sans expérience…on pouvait donc leur faire gober n’importe quoi. Visiblement, le créateur était beaucoup plus doué en botanique que ses employés humanoïdes.

Lorsque nous naissons nous sommes exactement dans ce cas, sauf que nous commençons notre histoire dès le début et pas en cours de route comme les deux premiers androïdes qui ont dû tout découvrir pas à pas, lâchés dans un nouveau monde devenu inamical et obligés de continuer leur chemin sans avoir la moindre idée de ce qui pouvait leur arriver ….putain, mais quelle punition démoniaque, mais qui pouvait infliger une telle ignominie à ses supposés enfants pour avoir croqué une reinette, j’aime pas les pink ladies  !

Nous grandissons, et peu à peu notre intelligence se développe nourrie de l’expérience emmagasinée durant notre vie et assimilée avec celle transmise par nos prédécesseurs. Notre corps va subir les attaques du temps et notre esprit lentement et patiemment construit, se déliter de la même manière que notre jeunesse, pour nous transformer en des sortes de zombies proches de ce que devaient être nos lointains ancêtres.

Mais heureusement ! Car, imaginez un seul instant si à la naissance nous avions pu connaître toute cette histoire en sachant ce qui allait nous arriver.

Qui pourrait continuer ce chemin sans se dire que tout n’est que futilité et inutilité …  Mens sana in corpore sano….. pour devenir de l’engrais pour les plantes du jardin originel….

Alors nos changements se font subrepticement, par petites touches, même nos miroirs nous mentent, mêmes notre entourage frappé par la même maladie contagieuse va faire de même, notre vue va baisser en nous empêchant de discerner toutes ces transformations radicales, en nous faisant oublier notre jeunesse innocente, puis nos muscles vont se ramollir comme nos chairs en diminuant notre force première, notre ouïe va s’atténuer pour nous éloigner du monde qui se transforme, notre patience et notre expérience vont prendre le pas sur notre jeunesse et notre impétuosité primitive, nous étions des tigres affutant nos griffés et nous voilà transformés en chats dormant sur un sofa, et surtout, surtout, nous allons nous installer dans une sorte de confort provisoire qui va nous persuader que tout va bien en nous faisant oublier l’issue finale et je réitère cet ‘heureusement’, car si cette épée de Damoclès était plus visible, il n’existerait plus de barrière pour nous faire plonger dans la réalité de l’absurdité de cette vie éphémère qui nous fait entrevoir des joies, des malheurs, et des espoirs qui s’avèrent tous chimériques !

 

REPONSE !

Réponse pour Anne !

….Suite à son commentaire pour ‘l’abandon des classes moyennes’ …

Les restos du cœur !

Premier principe : Pour être aidé, il faut en faire la démarche.

Je vais donc parler de ce que je connais bien : les restos du cœur.

Il n’y a que des bénévoles qui se démènent comme ils peuvent en donnant de leur temps, loisirs et vie familiale, en faisant don de leurs déplacements et de leur travail, car je peux te l’assurer c’est un travail contraignant et souvent sans considération car certains pensent que nous somme des employés salariés par je ne sais quelle organisation humanitaire et que nous leur devons cette aide.

Je dois signaler comme second principe que nous ne sommes pas des poubelles comme le pensent certains qui, au lieu d’aller à la décharge, viennent nous faire des ‘dons’ dépotoirs. Des plats, des assiettes, des casseroles non lavés, des vêtements sales et déchirés, des meubles cassés sans doute refusés par Emmaüs, des jouets incomplets, et en nous prenant pour une entreprise de déménagement gratuite on nous apporte toutes sortes d’objets hétéroclites dont personne ne veut et dont pour certains, nous-nous sentirions honteux de les proposer à des bénéficiaires qui ne sont pas des chiens.

Si certains pouvaient voir les cochonneries amoncelées devant notre portail le lundi matin, ils pourraient même comprendre le certain découragement qui nous envahit…. et lorsque nous refusons certains meubles parce que nous n’avons pas de place ou parce qu’ils sont tout juste bons à être brulés, nous-nous faisons traiter de feignants et de glandeurs….et enfin, de personnes irrespectueuses …c’est tellement facile.

Nous sommes une entreprise dont tous les employés travaillent gratuitement. Lors de la collecte nationale nos journées dépassent souvent les dix heures, nous nous déplaçons pour collecter ce qu’on appelle la ramasse, c’est à dire de la nourriture qui peut encore être distribuée après avoir été triée en fonction des dates de péremption.

Chaque bénéficiaire est contrôlé pour éviter les abus qui peuvent arriver, il y a une sorte de programme pour savoir ce dont il a besoin, en fonction de ce dont nous disposons….

Nous savons également que souvent des personnes dans le besoin, ou âgées, n’osent pas venir aux restos car la honte les habite, pour eux, demander une aide c’est mendier, nous travaillons avec les services sociaux mais nous ne pouvons pas tout faire, même si on nous demande d’en faire toujours plus et pour nous rien n’est gratuit, ni l’essence, ni l’absence de nos occupations familiales escamotées ……

Heureusement nous faisons de belles rencontres, des deux côtés, pour certains nous sommes même devenus des amis et pour quelques bénéficiaires nous sommes un peu entrés dans leur famille car ils viennent surtout pour nous raconter leur vie puisqu’ils sont dans le besoin autant pécuniaire que social.

La solitude est aussi pénible que la faim…..

Le système est surement malade, mais tout le monde est fautif, il ne suffit pas de hurler avec les loups, ni de critiquer ce qu’on ne connait pas, il faut un peu de tolérance pour tous ceux qui tentent de combler les lacunes des agissements égoïstes d’autres qui ne se posent pas de question ou même se disent que ce serait à l’état d’agir …mais nous sommes là sans nous poser de question…

Si les bénévoles n’existaient pas …Cependant il ne faut pas nous demander plus que ce que nous pouvons faire, nous avons aussi une vie et surtout rien ne nous oblige à le faire si ce n’est d’aider les autres !

LES SECRETS !

Les secrets de famille !

A mon frère …..

C’est le genre de récit qui domine les histoires de famille…le secret.

Aujourd’hui la notion de famille a pratiquement disparu, les familles sont éclatées, éparpillées dans ce petit monde qui s’est agrandi jusqu’à en redevenir trop petit.

Avant, dans une ville ou un village, tout le monde se connaissait, il suffisait de faire une bêtise le matin sur le chemin de l’école pour recevoir une fessée le soir en rentrant à la maison. L’étranger était encore celui qui n’habitait pas la même rue, le même patelin, et puis tout a progressivement changé avec des inventions diaboliques comme le solex et le cyclo et plus tard avec ce fameux téléphone qu’on pouvait avoir à la maison mais qui restait ligoté au mur auquel il appartenait, les enfants sont allés former leurs jeunesse dans d’autres pays dans lesquels ils ont fondé d’autres familles en oubliant leurs racines et même aujourd’hui, certains ignorent les prénoms de leurs grands-parents. Alors il n’y a plus de secret, il n’y a que des oublis….

Pourtant ces secrets cachés dans une des poches de la mémoire paternelle ou maternelle s’échappaient de temps en temps, par bribes, comme les parties d’un puzzle dont plus personne ne pouvait reconstituer l’image de cette vérité première, transformée par des témoins qui ne connaissaient que leur propre version ou par ceux à qui on avait raconté des morceaux et qui les avaient modifiés peu à peu, tant les souvenirs se noient dans le passé en se teintant des mémoires des autres.

J’ai appris très tard que mon père n’était que le second mari d’une mère restée mystérieuse puisqu’il disparut très tôt avant de nous transmettre son cheminement, ses secrets et accentuer la dissipation des morceaux de ce puzzle qui s’éloignaient.

Cependant j’étais déjà marié lorsque fortuitement toute mon histoire reconstruite patiemment par bribes en écoutant des conversations et en me remémorant d’anciens passages de mes années de balançoire entre sœurs et curés, d’ailleurs je me demande toujours pourquoi certains disent bonnes-sœurs, ça reste toujours dans un coin de ma mémoire, se fissura de nouveau lorsque je croyais en avoir atteint l’explication définitive.

Un grand-père d’origine italienne né à Marseille surgit d’une pièce de ce casse-tête généalogique pour déplacer celui existant comme une sorte de roque monumental, ou de deus ex machina fantastique qui balaya l’organigramme patiemment construit pour m’apprendre que celui dont je croyais être le petit fils, n’était pas mon grand-père. Et pourtant, c’est lui qui s’est occupé de moi, qui a veillé sur mon enfance et y a planté mes premiers souvenirs puisque les autres hommes biologiques étaient partis très jeunes à 22 et 32 ans …. Sans trop laisser de testament affectif.

Alors, un jour ce cousin italien dont je connaissais la présence sans savoir où elle se plaçait sur l’échiquier de ma généalogie fragmentée m’amena sur le monument aux morts d’un petit village de la province d’Imperia en Italie et me   montra inscrit le nom de mon grand-père dont je portais sans doute le prénom….. ou pas !

LE FEU !

Le feu d’été 1986 !

Notre maison était tout juste terminée. Nous avions choisi le mois d’août pour emménager.

C’était une belle journée, un petit vent chassait les nuages, le soleil tapait très fort, la chaleur était tout juste supportable, nous avions invité des amis pour pendre la crémaillère,

Vers 10 h ma femme me signala une fumée qui s’élevait à l’horizon, sur les hauteurs du Tanneron, pas de quoi fouetter un chat, ‘ Au nom de tous les miens’ avait donné un éclairage dramatique sur ce massif, mais c’était en 1970 et nous avions presque tous oublié cette épée de Damoclès qui planait en permanence sur cette région, et puis les années avaient passé.

Au moment de passer à table l’atmosphère était devenue plus lourde et l’ambiance se teintait d’inquiétude car les fumées plus épaisses et plus importantes se rapprochaient rapidement.

Soudain tout s’accéléra, le dessert n’avait intéressé personne, maintenant des flammes s’élevaient et embrasaient le ciel qui s’obscurcissait, de plus en plus teinté de rouge. Vers 16h, des voisins nous annonçaient que le feu avait traversé la Siagne, ce petit fleuve qui semblait une protection…. Les sirènes d’alarmes retentissaient, celles des pompiers se mêlaient à cette symphonie discordante, la visibilité diminuait, la tension montait….des bruits sourds retentissaient, des bouteilles de gaz sans doute, une odeur suffocante commençait à nous envelopper…..les enfants ne jouaient plus et les parents s’interrogeaient, ma femme me regardait avec inquiétude.

Certains commençaient à se préparer pour partir, mais pour moi il n’était pas question de quitter cette maison…. Pourtant, lorsque je m’approchais du portique des enfants et qu’en me retournant je n’arrivais plus à distinguer la façade, seulement à quelques mètres et totalement enveloppée de fumée et de cendres qui commençaient à tournoyer dans un air qui se réchauffait dangereusement, je dus me rendre à l’évidence et accepter la solution la plus logique….

Les volets fermés et arrosés, des chiffons humides placés sous les portes, des objets personnels, des papiers pris à la hâte, ma femme serrant les filles qui pleuraient……et la voiture s’échappait de cette nuit rougeâtre qui maintenant recouvrait tout et transformait notre décor protecteur en une sorte de danger qu’il fallait fuir.

Les phares ne traversaient que difficilement cette sorte de pluie noirâtre qui enveloppait un ciel absent, nous suivions les voitures de ceux qui avaient fait comme nous, des policiers nous guidaient, les flammes étaient dangereusement visibles, sans qu’on sache à quelle distance elles se trouvaient, le bruit du feu devenait assourdissant, les bouteilles de gaz se manifestaient toujours plus, nous étions dans l’inconnu, sans savoir ce qui se passait vraiment car la visibilité était nulle et qu’il fallait uniquement se fier à ceux qui balisaient la route…..je ne savais plus si j’avais eu raison de partir….

Les dernières maisons du village furent traversées en une vision d’apocalypse, des gens affolés couraient, d’autres pleuraient personne ne savait vraiment ce qui se passait sauf qu’il fallait partir, je me demandais si je n’avais trop tardé à réagir, plus personne ne parlait dans la voiture, chacun espérait secrètement voir enfin la lumière du jour sans être ralenti par un obstacle imprévu …..

Plus d’une heure plus tard nous étions tous chez ma mère, les enfants recommençaient à jouer sur la terrasse et nous écoutions la radio, le seul moyen pour savoir ce qu’il se passait vraiment….

Ce n’est que le lendemain en retournant à notre maison, en voyant tous les dégâts et en prenant connaissance des pertes humaines, que nous avions éprouvé une terrible peur rétroactive !

PROBLEMES !

Attention…problèmes !

Déstabilisation annoncée…..

Les apprentis sorciers ne voient pas plus loin que leurs idées pratiques qui s‘avèrent être de fausses bonnes idées.

Les têtes pensantes décident unilatéralement et nous devons nous débrouiller, c’est toujours ainsi, le haut et le bas sont déconnectés, ceux qui sont sur le terrain sont toujours au cœur des problèmes.

La crise ukrainienne est en train de nous déstabiliser.

Il y a quelques mois, après l’attaque russe, la montée de l’empathie s’est transformée en précipitation presque irraisonnée, tout le monde voulait faire quelque chose, quitte à partir sur place en Ukraine ou en Pologne pour être au plus près de ceux qui avaient besoin. Mais comme toujours, cette excitation n’est jamais suivie et retombe aussi vite qu’elle est montée. On a donné, sûrement trop, et mal, les pays qui recevaient les marchandises n’étaient pas organisés et donc il y a eu un immense gâchis sur tous les plans.

On a accueilli les réfugiés dans l’urgence, sans aucune structure, au coup par coup, sans planification. Il fallait faire vite et on a tout donné et promis.

Nous sommes en juillet, et le constat est terrible.

Les écoles sont saturées, plusieurs étrangers qui ne parlent pas notre langue déstabilisent une classe et créent des communautés. Certains même abandonnent et ne viennent plus en cours, mais après le covid, cette deuxième vague de problèmes freine ceux qui étaient encore motivés.

Les associations caritatives sont débordées presque aux portes de l’implosion. Le flux toujours plus fort des arrivants a fortement perturbé le cours des approvisionnements et beaucoup d’associations tirent la sonnette d’alarme, mais l’état reste muet en continuant cependant d’envoyer des armes.

Les bénévoles se fatiguent face également à certains mécontentements d’autres bénéficiaires qui constatent un favoritisme évident qui ne vient pas des associations mais de la façon dont sont traités ces nouveaux arrivants qui ont plus de droits, de facilités et de moyens d’aide. Je l’ai déjà dit mais l’état n’a jamais mis en place de telles aides pour d’autres réfugiés auparavant, ni, il faut le dire pour certaines catégories de très démunis.

Le communautarisme s’accentue car il y a eux et les autres réfugiés.

Toutes ces situations n’étaient pas prévues pour perdurer et beaucoup de secteurs se trouvent déstabilisés, et cela va s’agrader si politiquement rien ne s’arrange. Terrible pour tous ces déracinés qui vont encore devoir rester éloignés de leur pays et problématique pour toutes nos infrastructures qui sont chamboulées et qui vont voir leur situation en péril.

J’en reviens encore à l’école, car on connait déjà le manque d’enseignants et je me demande comment on va pouvoir s’occuper de ces enfants qui ne parlent pas français et qui vont, de ce fait, ralentir la progression des autres élèves des classes dans lesquelles ils se trouvent.

Ils décident toujours pour le bas qui est confronté aux problèmes !