LE RÉVEIL !

Un jour je me suis réveillé et j’ai compris…….

Une lampe de poche éclaire mon lit, autour de moi on chuchote, j’ouvre les yeux mais je ne comprends rien, on me lève, je bois du lait, on m’habille, le jour ne s’est pas levé, mon oncle me descend au garage, ma tante arrive et nous partons en voiture….je les entends parler doucement pour ne pas que j’entende, d’ailleurs ils ne pensent pas que je puisse comprendre…. il faut passer l’Estérel, à cette époque les routes étaient mal goudronnées et cette courte distance entre Cogolin et Cannes était une expédition, le jour se lève lentement, il fait encore un peu froid en février sur la côte, je ne vais pas aller à la maternelle ce matin.

La voiture se gare près de l’entrée, ma grand mère vient me prendre en pleurant, ma mère suit derrière, ils disent que mon père a finit de souffrir, je ne comprends rien, mais je devine que je ne le verrai plus…Je viens de m’apercevoir de la différence entre le rêve et la réalité.

J’ai quatre ans et demi, et je sais que je viens de me réveiller à la vie !

Lorsqu’on est un enfant, on ne sait pas faire la différence entre les rêves et la réalité, tout est brouillé, tout se mélange, on n’a pas encore les clefs pour comprendre, on n’a pas atteint ce que les grands appellent l’âge de raison, on est dans une sorte de douce illusion, un songe perpétuel sans contrainte, sans danger …

On est sorti d’un néant, on n’existait pas, on est né à la vie……comme on repartira un jour, sans s’en rendre compte et sans comprendre, pour retourner à ce vide inconnu.

Mais un jour le discernement arrive, à des moments différents pour chacun de nous, et on se réveille à la vie, et à partir de cet instant, on comprend qu’il y a la réalité …et les rêves, c’est le jour où tout commence  !

Une réflexion au sujet de « LE RÉVEIL ! »

  1. Perdre son père (ou sa mère) aussi jeune, un drame incompréhensible. La conscience ne s’éveille qu’un peu plus tard. Mais surtout, quel que soit le jeune âge du garçon ou de la fille, appréhender la mort n’est jamais évident. La prise de conscience de ce fait peut être immédiate ou tardive. Qu’est-ce que la mort ? demandent les enfants. Ils ne comprennent qu’avec le temps qui passe et surtout par l’absence de celui (ou celle) qu’on n’entendra plus rire, qui n’ouvrira plus jamais la porte, qui ne racontera plus d’histoires le soir, ne s’assoira plus jamais à table, qui sera absent pendant les vacances… C’est tout le quotidien qui est bouleversé. Sans compter le sentiment d’injustice qui s’installe et taraude l’esprit très longtemps. Tout ce qui semblait couler de source est à réapprendre.

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