LES SECRETS !

Les secrets de famille !

A mon frère …..

C’est le genre de récit qui domine les histoires de famille…le secret.

Aujourd’hui la notion de famille a pratiquement disparu, les familles sont éclatées, éparpillées dans ce petit monde qui s’est agrandi jusqu’à en redevenir trop petit.

Avant, dans une ville ou un village, tout le monde se connaissait, il suffisait de faire une bêtise le matin sur le chemin de l’école pour recevoir une fessée le soir en rentrant à la maison. L’étranger était encore celui qui n’habitait pas la même rue, le même patelin, et puis tout a progressivement changé avec des inventions diaboliques comme le solex et le cyclo et plus tard avec ce fameux téléphone qu’on pouvait avoir à la maison mais qui restait ligoté au mur auquel il appartenait, les enfants sont allés former leurs jeunesse dans d’autres pays dans lesquels ils ont fondé d’autres familles en oubliant leurs racines et même aujourd’hui, certains ignorent les prénoms de leurs grands-parents. Alors il n’y a plus de secret, il n’y a que des oublis….

Pourtant ces secrets cachés dans une des poches de la mémoire paternelle ou maternelle s’échappaient de temps en temps, par bribes, comme les parties d’un puzzle dont plus personne ne pouvait reconstituer l’image de cette vérité première, transformée par des témoins qui ne connaissaient que leur propre version ou par ceux à qui on avait raconté des morceaux et qui les avaient modifiés peu à peu, tant les souvenirs se noient dans le passé en se teintant des mémoires des autres.

J’ai appris très tard que mon père n’était que le second mari d’une mère restée mystérieuse puisqu’il disparut très tôt avant de nous transmettre son cheminement, ses secrets et accentuer la dissipation des morceaux de ce puzzle qui s’éloignaient.

Cependant j’étais déjà marié lorsque fortuitement toute mon histoire reconstruite patiemment par bribes en écoutant des conversations et en me remémorant d’anciens passages de mes années de balançoire entre sœurs et curés, d’ailleurs je me demande toujours pourquoi certains disent bonnes-sœurs, ça reste toujours dans un coin de ma mémoire, se fissura de nouveau lorsque je croyais en avoir atteint l’explication définitive.

Un grand-père d’origine italienne né à Marseille surgit d’une pièce de ce casse-tête généalogique pour déplacer celui existant comme une sorte de roque monumental, ou de deus ex machina fantastique qui balaya l’organigramme patiemment construit pour m’apprendre que celui dont je croyais être le petit fils, n’était pas mon grand-père. Et pourtant, c’est lui qui s’est occupé de moi, qui a veillé sur mon enfance et y a planté mes premiers souvenirs puisque les autres hommes biologiques étaient partis très jeunes à 22 et 32 ans …. Sans trop laisser de testament affectif.

Alors, un jour ce cousin italien dont je connaissais la présence sans savoir où elle se plaçait sur l’échiquier de ma généalogie fragmentée m’amena sur le monument aux morts d’un petit village de la province d’Imperia en Italie et me   montra inscrit le nom de mon grand-père dont je portais sans doute le prénom….. ou pas !

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