LE DROIT !

Allégorie de la liberté guidant le peuple !

 

Elle brandit le drapeau de sa main droite, et se retourne pour entraîner le peuple en lui montrant la voie. Sa poitrine est dénudée, ses seins sont fermes et pointent comme des obus.

Ce n’est pas un hasard, la liberté se moque des conventions. Elle ose faire ce que certaines morales interdisent. Elle s’élève contre les préjugés religieux en montrant que son corps lui appartient et qu’elle peut en disposer librement. C’est elle qui brandit l’étendard et elle dirige le peuple comme le ferait un homme.

Torse nu, elle est un homme.

Cette nudité indispose. La femme doit subir. Elle doit obéir. Elle ne doit pas décider.

Cependant, ses seins lui appartiennent, même si les hommes veulent en disposer. Soit en les montrant, soit en les cachant.  Quelle soit femen, ou Marie-Magdeleine.

Si d’un côté on accepte qu’ils soient cachés et déformés, il faut également admettre le cri des femens :   « Nous sommes athées ! Et nous avons le droit de dire que vos dieux, on les emmerde ! ».

Il se peut que la femme soit l’avenir de l’homme, et cela en emmerde certains !

Les religions l’ont compris depuis fort longtemps et elles n’aiment pas ces femmes dont elles veulent cacher sous des voiles,  ces seins qu’elles ne peuvent plus voir  !

 

22 réflexions au sujet de « LE DROIT ! »

  1. Je suis athée également mais il ne me viendrait pas à l’idée d’aller insulter les Ukrainiens chez eux ni de m’exhiber le cul à l’air sur les cloches des églises orthodoxes de Kiev…La liberté ne se conçoit pas sans le respect des opinions ou des convictions des autres…

    Et puis derrière tout ça se dissimule (à peine) un vilain relent de racisme « ordinaire » puisque la Poste avait demandé au graphiste de s’inspirer de célébrités françaises et en particulier de Marie-Jo Perec…Mais le dessinateur a préféré une caucasienne d’extrême droite à une athlète noire et a même précisé dans une interview être plus « à l’aise avec certains visages »…sans commentaire…

    Ce qui me met en colère, c’est que ce dessin, qui ne respecte pourtant pas le projet original, a franchi dans encombre toutes les étapes jusqu’à l’imprimerie et la mise en vente sans que la moindre autorité de tutelle ne vienne s’interposer…

    1. Je suis d’accord avec toi. On se croirait dans l’armée, silence radio à tous les niveaux mais, là , pour laisser le projet se réaliser et, surtout, pour ne pas se mouiller.

      Abrite-toi sous un parapluie en zinc pour la grêle….

  2. Riton, je suis à cent pour cent d’accord avec toi. Coïncidence, juste avant de venir ici, j’ai lu un article sur cette affaire. Plus tôt ce matin, j’ai lu dans Marianne un article sur Spinoza qui se termine ainsi :
    « Il est vrai que ce serein précurseur de l’intellectuel engagé avait posé les bonnes questions : pourquoi les hommes se battent-ils pour leur esclavage comme si c’était leur liberté ? Pourquoi les religions qui prônent l’amour provoquent-elles l’intolérance, les massacres et la haine ? On cherche encore à cela les réponses. »
    Modestement, je fais partie de ceux qui cherchent et ne trouvent pas. A moins que politique et religions ne fassent bon ménage pour tenir la bride au désir de liberté des peuples.

    riton

  3. Intrigué par le commentaire de M.Doma. Voici ce que j’ai trouvé:
    « Inna Shevchenko : «Je ne suis pas islamophobe mais religiophobe»
    Dans un tweet qui fait polémique, la chef de file des Femen qualifiait le ramadan de «stupide» et la religion musulmane de «moche».
    «Il a été commenté lundi, mais ce tweet date de la semaine dernière», explique l’activiste ukrainienne, jointe par Libération. «J’ai posté ça quand j’ai appris qu’Amina était obligée de faire le ramadan, en prison, comme les autres détenues, alors qu’elle est athée. C’était sous le coup de l’énervement.» Elle dément avoir effacé ce tweet. «Je ne sais pas pourquoi il a disparu, mais je l’assume, raconte-t-elle. Je suis même étonnée que les gens soient surpris. La position des Femen a toujours été la même. Nous sommes un mouvement athée, contre toutes les religions, contre tous leurs principes qui mettent en cause les droits et les libertés des femmes.»
    Athées

    «Les gens qui me disent que je suis islamophobe, je leur dis non : je ne suis pas islamophobe mais « religiophobe »», argue-t-elle. Lorsqu’on lui demande en quoi le ramadan est contre le droit des femmes, elle explique que c’était en «réaction à ce que subissait Amina».

    Les Femen sont souvent accusées, notamment par d’autres féministes, d’être ethnocentristes et racistes. Dans une tribune publiée dans Le Monde le 11 juin, Sara Salem, doctorante à l’Institut des sciences sociales des Pays-Bas, juge ainsi qu’elles incarnent «un féminisme de type néocolonial». «Au lieu de favoriser la prise de conscience des problèmes de genre, elles suscitent l’hostilité d’une société qui ne les voit que comme des étrangères cherchant à imposer leur conception des femmes», écrit-elle.

    A ces critiques, les Femen répondent que ce ne sont pas elles qui sont allées en Tunisie, mais Amina qui a voulu rejoindre le mouvement d’elle-même. Si leur actualité est concentrée, depuis trois mois, autour d’un affrontement avec l’islam, ce n’est pas la première religion avec laquelle les militantes entrent en opposition frontale. En août 2012, Inna Shevchenko a dû fuir l’Ukraine après avoir découpé une croix orthodoxe en soutien aux Pussy Riot. En février de cette année, les activistes ont aussi déboulé dans la cathédrale de Notre-Dame pour célébrer la démission du pape et critiquer la position de l’église catholique contre le mariage gay. »
    Personnellement, je me garderais bien de porter un jugement trop hâtif sur les propos de cette femme. Religiophobe, comme elle(s), je ne suis ni raciste, ni xénophobe, ni d’extrême droite (bien au contraire). c’est un bien mauvais procès qu’on fait là à quelqu’un qui ose dire ce que les VRAIS démocrates osent dire au risque de leur vie dans des pays sous tutelle des religieux. (notamment dans certains pays arabes ou en Iran)

  4. Le sujet me tenant particulièrement à coeur, j’en rajoute une couche…

    « Marianne, Femen, Schevchenko : quelques préliminaires avant d’ouvrir le débat

    Publié le 19 juillet 2013 à 14:30 dans BrèvesSociété

    Mots-clés : Femen, Inna Shevchenko, Marianne

    La période serait-elle propice à un concours de niaiseries ? Chaque jour amène son lot. Chaque niaiserie sa contre-niaiserie. On ne sait plus où donner de la tête pour ricaner méchamment. Un tweet de 14 juillet ? Une pleurnicherie ministérielle à l’Assemblée Nationale ? Un premier Ministre qui ne sait plus discuter sans qualifier son interlocuteur de « minable » ? Et puis, sommet de la niaiserie cucu, l’histoire du timbre. Eugénie Bastié a proprement exécuté ici les justifications et l’inculture gnan-gnan de l’auteur de la catastrophe. Il est vrai que les sujets d’accablement se sont à cette occasion multipliés. La niaiserie des commentaires du Président de la République, que la simple charité impose de ne pas reproduire. La polémique sur le choix du « modèle », chiffon rouge, sur lequel tout le monde s’est précipité, en oubliant qu’il y avait quelques précédents sévères dont le pire était quand même le choix comme Marianne d’Evelyne Thomas, vous vous rappelez, celle qui animait ce concentré de culture française qui s’appelait « c’est mon choix ». Curieusement peu de critiques sur la catastrophe du résultat « artistique ». Le dessin est absolument consternant. De laideur et de vulgarité. Plus aucun illustrateur aujourd’hui n’oserait produire une telle chose. Pour ceux qui ont quelques souvenirs d’enfance cela fait penser à « Martine à la poste » en bien pire.
    Cependant, la superbe tigresse nommée Inna Schevchenko est présentée comme ayant servi de modèle. Celle qui anime un mouvement dont on ne voit pas très bien l’intérêt, mais qui le fait avec un aplomb assez réjouissant. Après avoir balancé un tweet parfaitement islamophobe, qui a provoqué une certaine gêne dans la bien-pensance habituellement pâmée devant ses faits et gestes, elle en a lancé un autre en forme de bras d’honneur à propos du timbre.
    « Maintenant tous les homophobes, extrémistes, fascistes vont devoir me lécher le cul lorsqu’ils voudront envoyer une lettre ».
    Offuscations et indignations. Pourtant il m’a bien fait rire et je l’ai trouvé gonflé et même un peu troublant. Là , nous ne sommes plus, osons le dire, dans la langue de bois. Bravo Mme, un joli bras d’honneur, de temps en temps, ça fait du bien. »
    Auteur : Régis de Castelnau (avocat)
    http://www.causeur.fr/marianne-femen-schevchenko-timbre,23500#

    1. Pas terrible comme argumentaire…
      Je t’ai connu plus inspiré. Cependant lorsqu’on suit ta « carrière » sur différents forums, il saute au yeux que tu es très consensuel. Trop ! A mon goût…
      Il faudrait peut-être avancer des éléments concrets pour étayer ton opinion sur le fascisme supposé de ces femmes.
      N’est-ce pas, chez toi, un préjugé que tu dénonces si aisément chez d’autres ?
      Ukrainophobe peut-être ?

  5. Dernier avatar de cette affaire un peu glauque, l’incendie du Lavoir Moderne Parisien qui servait ces derniers mois de base d’entrainement aux femen…C’est là que Caroline Fourest qui détourne le discours féministe pour étayer son racisme arabophobe avait « importé » les ukrainiennes…

    Cette salle, ainsi que l’Olympic Café presque mitoyen, étaient deux lieux connus pour les musiciens improvisateurs qui allient free jazz et rock progressif avant d’être convoités par les promoteurs immobiliers…

    D’après les infos, une partie du théâtre serait détruit et la salle serait menacée de destruction…Quand les fachos progressent, la culture recule…

    1. « Les Femen sont-elles devenues timbrées? La dernière sortie de l’activiste ukrainienne Inna Schevchenko a entraîné la perte d’un appui de taille. La journaliste française Caroline Fourest, qui soutient et suit les féministes aux seins nus depuis le début de leur combat, s’est désolidarisée du mouvement.

      « Les Tweets des Femen n’engagent qu’elles. Pas l’intention de passer mon été à commenter des provocations taillées pour 140 signes », peut-on lire sur son compte Twitter. Le désaveu de l’auteur du documentaire Nos seins, nos armes a néanmoins provoqué quelques moqueries sur le Net. Dont celle de son ancien collègue du Monde, Xavier Ternisien: « Nouveau verbe: fourester. Avoir des amis quand ils nous sont utiles, les lâcher quand ça devient dangereux. »
      A côté de la plaque Mister Doma !

  6. J’aurais aimé être « à coté de la plaque  » et avoir tort sur tout, hélas il y a plusieurs points incontestables…

    1) Le nouveau timbre est bien un acte de racisme même pas dissimulé…

    2) La Poste n’a rien fait pour empêcher sa diffusion…

    3) C’est bien Caroline Fourest qui a fait venir les ukrainiennes en France (même si elle se désolidarise aujourd’hui de leur démarche haineuse et extrémiste)…

    4) La salle du Lavoir Moderne est gravement endommagée…

    Je suis d’accord avec Zaza, les femmes ont d’autres arguments que le topless…je voudrais simplement rappeler les noms de Anna Arrendt, Hélène Cixous, Giséle Halimi, Benoite Groult, Toni Morrison, Taslima Nasreen etc…

  7. Analyse : la nudité comme geste politique

    14 juillet 2012 12h48 · Mélanie Robert

    Courriel International, numéro 1131

    Montréal est qualifiée de ville rebelle par le Courrier International. En première page du numéro 1131 (5 au 11 juillet 2012), on y voit une jeune femme arborant des carrés rouges sur la pointe de ses seins les dissimulant du coup de sa nudité. Les maNUfestations à Montréal ont été applaudies par certains, mais drôlement perçues par bon nombre de gens. Est-ce que la nudité est un geste de provocation pure ? Ou ne serait-il pas un geste éminemment politique ? Peut-on faire la révolution avec son corps ? La révolutionnaire nue l’a fait contre les salafistes en Égypte. Examinons de plus près le cas de la blogueuse Alya Elmahdi qui a utilisé sa propre nudité pour faire la révolution. En jetant la lumière sur le geste d’Alia, on pourra expliquer les maNUfestations.

    Un calendrier féministe

    Lors de la journée internationale de la femme, le 8 mars dernier, le journal L’Orient, Le Jour annonçait qu’un calendrier de photos d’activistes féministes posant nues était publié pour rendre hommage à la blogueuse égyptienne révolutionnaire, Aliaa Elmahdy. Plusieurs féministes dans le monde entier, dont le groupe d’activistes féministes ukrainien FEMEN utilisent la nudité pour se faire entendre.

    Aliaa Elmahdy, rappelons-le, avait enflammé la webosphère le 23 octobre 2011 en publiant un portrait d’elle-même nue sur son propre blogue. Sa photo la présente debout dans son plus simple appareil et sans sourire avec des bas collants noirs montant jusqu’aux genoux et une paire de ballerines rouge vif. La photo a également été postée sur Twitter sous le titre #nudephotorevolutionnary.

    On ne peut que souligner le courage de cette jeune femme de 20 ans qui se dit artiste visuelle, mais également écrivaine. Elle écrit sur son blogue que son geste se résume à des « des cris contre la société violente, raciste, sexiste, le harcèlement sexuel et l’hypocrisie.»

    C’est l’activiste féministe Maryam Namazie de Grande-Bretagne qui a eu l’idée de faire ce calendrier. Il est téléchargeable sur Internet et présente 12 féministes nues d’origines diverses où sont juxtaposées des déclarations de chacune d’entre elles.

    Alena Magelat du groupe FEMEN déclare : « nos corps nus sont un défi au patriarcat, à la dictature et à la violence. Nous inspirons les gens intelligents; les dictateurs en sont horrifiés. Femmes du monde entier – venez, dénudez-vous et gagnez ! »

    La canadienne Sonya JF Barnett, co-fondatrice de SlutWalk revendique que son corps soit célébré et non voilé. Tandis que Namazie affirme que son corps n’est pas obscène; le voiler le serait.

    Pour ces femmes, la nudité est clairement un geste de résistance.

    Cyberféminisme en Égypte
    La révolutionnaire nue

    Alya El Mahdi, la révolutionnaire nue

    Selon Sharron Otterman qui contribue au Arab Media & Society, les Égyptiennes constituent 30 % des utilisateurs d’Internet en Égypte. La majorité des blogueuses sont des cyberdissidentes. Plusieurs d’entre elles bloguent anonymement sur le harcèlement sexuel et les agressions verbales et physiques dont elles sont victimes dans les rues du Caire.

    Être cyberféministe en Égypte n’est pas de tout repos. Les blogueuses s’exposent notamment à l’emprisonnement. En 2006, Reporters sans frontières a déclaré l’Égypte comme ennemi de l’Internet. Dans ce contexte, on ne peut que souligner le courage de Elmahdy qui a publié sa photo de façon non anonyme. Ayant reçu des multiples menaces de mort, elle vit maintenant dans la clandestinité.

    Si la majorité des blogueuses dévoile leur intimité sur les blogues sous forme de petites narrations, on peut dire que Alyaa a pris la parole de façon beaucoup plus spectaculaire. Sur son compte Twitter, elle se présente libérale, athée, individualiste, féministe et idéaliste. Un élément qu’il faut retenir, c’est qu’elle est aussi artiste.

    Aliaa raconte sur son blogue que son portrait d’elle-même nue n’a rien de transgressif. Elle dit s’inspirer des modèles nus qui posaient à la faculté des Beaux-Arts du Caire dans les années ‘70. De cette façon, elle dit se réapproprier son corps et revendique son droit d’exister en tant qu’individu.

    Le corps est politique

    Sur son blogue, Alyaa invite les hommes et les femmes à se questionner : «Commencez d’abord par juger les modèles qui posaient nus à l’École des beaux-arts jusqu’au début des années 1970, cachez tous les livres d’art et cassez les statues de nus dans les musées, puis enlevez vos vêtements, regardez-vous dans le miroir, brûlez vos corps que vous méprisez pour vous débarrasser enfin de vos frustrations sexuelles, faites tout cela avant de m’insulter, de m’envoyer vos commentaires racistes et de me dénier le droit de m’exprimer ».

    Cité par Courriel international du 15 décembre dernier, l’auteur Abdella Taïa décrit bien le geste de Aliaa : « Par ce geste radical, elle permet aux autres de se poser la question de la nudité. Au propre comme au figuré. Et, par ce mouvement même, les entraîne vers d’autres interrogations essentielles : l’art, la religion, Dieu, la respectabilité, l’individualité, les limites de la liberté. Et cette question essentielle : c’est quoi l’art ? »

    Il ajoute qu’il ne peut s’empêcher de penser au tableau d’Eugène Delacroix La liberté guidant le peuple. On ne peut être on ne peut plus d’accord avec lui de voir en Aliaa, une Marianne, poitrine nue, guidant le peuple vers la Révolution.

    Bon nombre d’artistes féministes utilisent leur corps comme moyen d’expression, mais aussi pour aborder de plus grandes questions et idées. Comme le dit Marsha Meskimmon dans Women’s Artist’s Self-portraiture in the Twentieth Century : « En utilisant leur corps comme point de départ pour leur travail, les femmes artistes humanisent avec succès le monde des idées. Cette présentation des questions abstraites à travers le corps de l’artiste est un développement féministe de la personnification.»

    Michelle Lacombe, jointe au téléphone, est une artiste en arts visuels axès sur la performance dont la pratique est féministe, mais pas nécessairement activiste. « Le corps pour moi est le point de départ de la compréhension de la vie. J’essaie de déconstruire la représentation du corps comme un objet neutre ou un objet esthétique qui est enlevé d’une certaine lecture sociopolitique : la race, la classe, le genre ».

    Pour elle, tous les corps sont politiques. Elle croit que les femmes, les minorités visibles et les handicapés sont confrontés à une société qui ne reflète pas leur expérience corporelle. Ils sont donc plus conscients de leur corps.

    Lorsqu’on la questionne au sujet de la blogueuse égyptienne, Lacombe raconte que « l’image (de Aliaa) est difficile à analyser parce que le contexte est tellement fort. Il y a tellement d’incohérences dans le contexte de l’oeuvre. C’est difficile de faire une analyse juste sur l’intention et l’impact de cette image comme oeuvre.»

    Ce qu’elle trouve intéressant de noter, c’est que son image est une photographie sortie de son contexte, car elle circule dans le cadre des médias sociaux. Pourtant El Mahdy est une femme qui s’identifie comme artiste visuel et également comme écrivaine. « Elle ne s’identifie pas comme activiste, mais comme révolutionnaire. Je trouve ça intéressant de voir que son image circule sans ses mots qui sont pour elle si importants », dit-elle.

    Nudité comme geste politique

    Le geste de Aliaa Elmahdy est une pierre lancée à l’aide d’une fronde virtuelle à la fois aux Salafistes, un groupe de fondamentalistes religieux, mais aussi aux féministes égyptiennes qui tiennent à leur religion. Se dire athée et montrer son corps revient à briser deux tabous dans cette société conservatrice crispée.

    Lorsque les femmes prennent la parole, cela peut provoquer un tollé de protestations puisque les salafistes considèrent la voix des femmes comme un péché. Les salafistes considèrent la voix de la femme impure en présence d’autres hommes que le sien. C’est tout dire.

    Les fondamentalistes religieux du monde arabe affirment que le féminisme est une invention occidentale. Quant au féminisme islamique, il est plus proche de l’islam libéral. Il se fonde sur l’interrogation de la place de la femme dans l’islam. C’est une forme de théologie féministe.

    Pourrait-on dire que le féminisme de Aliaa Elmahdy est plus moderne puisqu’il est athée ? Selon Marie-Anne Casselot, militante féministe et blogueuse pour JesuisFeministe.com, il est difficile de le qualifier ainsi.

    « On ne peut pas dire qu’il est plus moderne, parce que le féminisme islamiste est vivant depuis 20 ans. On peut dire qu’il est également moderne. Il est certain qu’en portant des lunettes occidentales, on perçoit des contradictions dans le féminisme égyptien puisque comment s’émanciper en tant que femme dans un contexte patriarcal religieux ? », dit-elle.

    Son corps nu maintenant devenu symbole de liberté va plus loin que ce que les féministes des années ‘70 en Occident ont fait. Le geste de retirer son soutien-gorge apparaît banal à côté de celui d’Alia. C’est une action qui a été faite par un individu et non par un groupe de femmes. Puis, avec la puissance d’Internet, ceci a fait en sorte qu’elle a pu traverser la sphère publique pour se rendre jusque dans les médias traditionnels.

    Pour Casselot, le geste de Aliaa El Mahdy « s’inscrit sûrement dans une même généalogie féministe à cause du contexte en Égypte. Pour qu’elle ait besoin de revendiquer une sexualité libre et sa liberté d’expression, c’est clairement un geste de provocation, mais aussi un geste de revendication de liberté du corps des femmes.»

    Son féminisme ressemblerait donc au féminisme occidental de par ses revendications, mais également dans le type de provocation qu’elle a choisi.

    Ce qui est neuf dans le discours féministe de la jeune révolutionnaire, c’est qu’elle a su amener la dimension de la sexualité dans une sphère publique contrôlée. Le naturel avec lequel elle pose nue accolé à son discours démontre avec puissance qu’elle est à l’aise avec la sexualité, dernier bastion des hommes. D’une certaine façon, ce n’est pas Aliaa El Mahdy qui est radicale, mais bien cette société égyptienne qui la dénonce comme telle.

    Dans le journal britannique The Guardian, la journaliste Mona Eltahawy écrit le 18 novembre 2011 ceci : « Lorsqu’ une femme est la somme de son foulard et de son hymen – qui est, ce qui est sur ​​sa tête et ce qui est entre ses jambes -, la nudité et le sexe deviennent des armes de résistance politique ». Dans ce cadre, on comprend qu’il en faut bien peu pour créer un scandale.

    Selon Marie-Anne Casselot : « De par la sexualité, le corps de la femme a été beaucoup plus connoté dans l’histoire de l’humanité. Le corps est porteur de signification politique parce que le corps est lieu de contrôle. Le corps de la femme est contrôlé. »

    Alyaa Elmahdy est toujours active sur le Net. Elle poursuit son œuvre que l’on peut voir sur son blogue. Pour son dernier projet, elle a demandé l’aide des internautes. Elle leur a demandé de se photographier avec et sans le voile et de dire pourquoi elles préfèrent ne pas le porter.

    Peut-être qu’un jour des gestes de provocation comme celui de Aliaa Elmahdy deviendront banals en Égypte. Ce jour-là n’est pas encore arrivé. Pour le moment, il n’a suscité que récriminations, insultes et menaces de mort.

    Alors oui, maNUfester est un geste politique en soi. Sans aucun doute.

    Et si le mâle bien pensant laissait à la femme le choix de s’exprimer comme elle le veut ?
    Par ailleurs M. Doma doit être trop jeune pour se souvenir des festivals pacifistes où la nudité était déjà une forme d’expression de la contestation.
    J’arrête à ce stade la polémique. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut rien voir.

  8. Je cite mister doma :
    « La liberté ne se conçoit pas sans le respect des opinions ou des convictions des autres… »

    Oui. Sauf si les autres musellent cette liberté sous des excuses inacceptables, comme par exemple, la suprématie d’une loi divine !

  9. Riton, quid des lois imposées par les lobbies industriels, militaires ou pharmaceutiques…quand la suprématie n’est pas « divine », elle est (trop) souvent financière…

    1. Comme celle du Quatar par exemple ?
      « Voici la liste des principaux investissements connus du Qatar en France, qui entrent dans le cadre d’une stratégie européenne de l’émirat :

      MÉDIAS

      LAGARDERE – Qatar Holding, une des branches d’investissement du fonds souverain Qatar Investment Autority (QIA), détient 12,83 % du capital du groupe de médias, selon des données Thomson Reuters.

      QIA avait dit en mars 2012 se réserver la possibilité d’augmenter encore sa participation dans Lagardère – groupe qui détient 7,5 % d’EADS – sans en prendre le contrôle et envisager de demander à siéger au conseil de surveillance.

      VIVENDI – Qatar Holding détient 1,67 % du capital du groupe de télécoms, maison mère de l’opérateur téléphonique mobile SFR, selon des données Thomson Reuters.

      INDUSTRIE

      VINCI – Le Qatar possède environ 5,5 % du capital, ce qui en fait le deuxième actionnaire du numéro un mondial du BTP et des concessions derrière les salariés.

      VEOLIA ENVIRONNEMENT – L’émirat détient 4,7 % du capital, ce qui en fait l’un des cinq premiers investisseurs du groupe de services aux collectivités.

      TOTAL – Le PDG du groupe pétrolier Christophe de Margerie a annoncé en avril 2012 que le Qatar avait augmenté sa participation à 3 %.

      LUXE

      LVMH – Le Qatar est devenu actionnaire du groupe en 2011 en acquérant 1 % du capital, selon le document de référence du numéro un mondial du luxe pour l’exercice 2011.

      LE TANNEUR – Qatar Luxury Group contrôle le maroquinier.

      SPORTS

      TV – Le groupe de télévision Al Djazira, détenu par le Qatar, a lancé début juin les chaînes beIN Sport 1 et beIN Sport 2 après s’être vu attribuer en février une partie des droits de la Ligue 1 de football pour la période 2012-2016.

      FOOT – Qatar Sports Investments a racheté la participation de 30 % qu’il restait à Colony Capital dans le Paris Saint-Germain, concluant ainsi sa prise de contrôle du club de football.

      HANDBALL – En juin, le fonds a aussi racheté le club Paris Handball.

      IMMOBILIER

      À Paris, l’émirat, via le gestionnaire de portefeuille hôtelier de luxe Katara Hospitality, possède l’hôtel Royal Monceau ainsi que l’hôtel Péninsula dont l’ouverture est attendue en 2014.

      Sur les Champs-Elysées, le Qatar possède l’immeuble du Virgin Megastore et l’ancien siège de HSBC France.

      La banque centrale du Qatar est également propriétaire de la galerie commerciale Elysées 26, un immeuble de bureaux et de logements également situé sur les Champs-Elysées.

      Le Qatar est actionnaire minoritaire de la Société Fermière du Casino Municipal de Cannes, qui exploite le Gray d’Albion et le Majestic. »

  10. Provocation !
    Je cite encore « Je suis athée également mais il ne me viendrait pas à l’idée d’aller insulter les Ukrainiens chez eux ni de m’exhiber le cul à l’air sur les cloches des églises orthodoxes de Kiev…  »
    Alors que viennent faire ces exhibitions en burqa, en insultant la loi française, qui l’interdit ( loi du 20 octobre 2010 ) ?

    1. Riton, je voudrait juste savoir en quoi une femme en burqa me priverait de mes droits?…La constitution n’est pas menacée par une femme portant un fichu et même si ça me déplait profondément, dans la réalité des faits, ça n’altère en rien à mon statut de citoyen…

      1. Et si tu te posais la question non pas de tes droits mais ceux des femmes qui aspirent à la liberté. Tu le fais exprès ou tu es vraiment un macho ?
        Ce n’est pas possible de tenir un raisonnement aussi rétrograde. Merde à la fin, tu ouvres les yeux sur le monde ou tu es vraiment con ?

  11. Elle ne te prive pas de tes droits, elle ne respecte pas la loi. Dans d’autres cas, en ne respectant pas la loi, tu pourrais être privé de tes droits. N’exagère pas non plus en faisant semblant de ne pas comprendre.
    Je ne fais que de reprendre tes exemples. Je ne vois pas non plus en quoi le portrait de la nouvelle Marianne pourrait avoir un relent de racisme !
    Regarde les anciens modèles …… Ce n’étaient pas toutes des modèles ….du bon goût , en étant gentil !

  12. La femme en burqa ne me prive pas de mes droits, elle me fait de la peine. C’est une esclave, dans un pays libre. Elle est la représentation de ce que devient une société régie par la religion.

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