Le ressenti et la vérité !

La semaine dernière lorsque je quittais l’aéroport de Lille-Lesquin, la température indiquait moins huit degrés avec un ressenti de moins quinze et en arrivant à celui de Nice-Côte-d’Azur, il faisait dix huit heures, enfin, pardon, dix huit degrés avec un ressenti de plus vingt……

J’avais obtenu un rendez-vous au CHU de Lille parce qu’à cause du covid, il m’était impossible d’avoir une consultation à l’hôpital de Cannes, mais comme je connaissais quelqu’un qui travaillait dans celui des hauts de France, j’avais profité d’un piston pour voir un spécialiste. Pendant l’examen on m’avait proposé le fameux test du ressenti de la douleur……entre un et dix……

Donc en allant aux restos, comme tous les lundis matins, je me surpris à rire doucement dans ma voiture en pensant à ce fameux ressenti.

En effet c’est exactement comme dans les manifestations…Il y a le chiffre approximatif du nombre des manifestants qui sont comptés mécaniquement et celui ressenti par ceux qui marchent dans les rues en portant des pancartes et en criant…….

Je me demandais donc à quoi pouvaient bien servir servir les thermomètres car dans ce cas la graduation était totalement inutile et il fallait la changer…..surtout que nous étions encore en hiver mais que le ressenti ressemblait à celui du mois de mai !

Oui, mais depuis un an j’ai un curieux ressenti, celui d’être dans une prison sans barreau, celui d’être privé de pouvoir faire ce que je ne ferai pas obligatoirement mais que je n’ai plus la liberté de faire, et puis il y a ce ressenti indéfinissable et encore plus terrible de perdre l’envie, cette envie qui est l’éclairage de la vie, oh putain, ça ressemble à du Goldman, oui, je n’arrive plus à me projeter dans un futur qui paraît incertain, et je ne dois pas être le seul, car certains, parait-il lorsqu’ils perdent la vie, voient une sorte de lumière surgir au bout d’un trou noir et éclairer ce qui semble être leur avenir, mais en ce moment se dessine une lumière noire qui préfigure un ressenti de plus en plus sombre dans lequel nous sombrons .

Car il ne faut pas se leurrer, les docteurs nous prescrivent des médicaments dont le ressenti est aussi terrible que la maladie !