Pardon, quittez-nous !

Revisiter c’est assassiner …..souvent.

Taratata …bof-bof….Je quitte. 

Camelia commence, on dirait qu’elle a mal aux dents, elle a l’air de souffrir, ou elle s’emmerde, ou elle a envie de pisser ou tout à la fois, non, c’est une chanson légendaire qu’on assassine, on reconnaît les paroles qui chuintent sous ses gémissements, Yseult continue en brassant l’air comme pour chercher son souffle, pendant que Jordana l’accompagne gestuellement, heureusement qu’il y a le refrain, sinon il fallait appeler un phtisiologue pour l’entuber avec une bouteille d’oxygène, on pourrait croire qu’elle est en transe, non, elle manque d’air, et puis, c’est un duo, terrible, une cacophonie, un compromis entre une cour de recréation et une basse-cour, elles se prennent pour des divas, mais ce ne sont que des caquètements inaudibles qui s’échappent de leurs bouches déformées par le manque d’inspiration, elles y croient, elles se croient, on ne les croit pas, la première esquisse un sourire, non, c’est toujours son envie pressante, elle se trémousse, elle s’accroupit , maintenant les deux miaulent, enfin, comme un chat aphone qui s’étouffe, à côté le filet de J.Birkin rivalise avec l’Amazone, ne me quitte pas, non, cassez-vous, ce n’est plus de la revisitation, il n’y a pas de miracle, c’est une soupe infâme, Jacques vient de tomber de son bateau, le Pacifique devient colérique, il doit aussi chercher à remonter à la surface, la fin ressemble à un cantique, ce qui doit lui faire plaisir lorsqu’on se souvient de son côté cul-bénit, je crois que vais aller me faire une indigestion de marrons glacés, ceux qui restent d’hier, il faut faire passer cette impression étrange qui m’envahit, comme une envie de gerber, Brel ne m’a jamais quitté, mais ces deux là n’ont jamais du l’entendre, ou le comprendre, ou l’aimer, c’est leur seule excuse après cette lamentable revisitation, car pour s’approprier une chanson il ne faut pas seulement changer la tonalité, il faut aussi avoir du talent pour l’interpréter  !