SPA ? CORRIDA !

SPA, la belle affaire, j’y croirais le jour où il n’y aura plus de corridas !

Il est beau, impressionnant, magnifique, mais il est blessé. Du sang coule de ses flancs. Des agaceurs sont venus lui planter des fléchettes sur les côtes. Mais il est toujours magnifique et glorieux. Hautain, il avance et continue de défier ce gringalet emberlificoteur avec sa panoplie théâtrale de saltimbanque qui maintenant l’énerve avec ses sautillements de jouvencelle.

Et la foule qui applaudit chaque fois que ce clown prétentieux s’écarte pour éviter la menace de la charge de cette bête qui sait qu’elle va mourir. Il n’y a pas d’issue, ils sont tous venus voir cette mauviette triompher, pas d’autre alternative, il ne peut pas gagner.

Et ces chevaux qui tournent, pauvres bêtes, cantonnés dans ce rôle du gardien de l’assassin. Caparaçonnés, protégés, aveuglés, ils amènent leur cavalier titiller de leur dard acéré les restes de peau que les agaceurs n’ont pu atteindre. Ça sent le sang, la sueur, et ces gens qui continuent de crier, et ce bellâtre qui s’approche, presque à toucher de son dos le dos de la bête qui s’essouffle. Ce drap qui virevolte, et ces banderilles qui pénètrent de plus en plus dans ses chairs. Il sait que son heure approche, ses sabots battent le sable, ses naseaux crachent ce qu’il lui reste de fureur, il va tenter une dernière attaque, mais il a vu l’épée, il a entendu les trompettes, il a entrevu les mules, prêtes à entrer, et il sait que tout va finir.

Ses pattes vacillent, il a sentit la lame pénétrer son corps, la lumière du jour diminue, il entrevoit fugitivement son meurtrier qui l’achève par un coup derrière la tête, les applaudissements s’estompent, et….

Et qu’on ne me parle pas de culture, d’art, de survivances de traditions !

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