UN OBUS !

Une histoire d’obus !

Ou une pénurie catastrophique…

Rassurez-vous, ce n’est pas une histoire de tous les jours…heureusement…enfin je parle pour le principal intéressé…vous avez surement dû lire cette histoire dans la presse ou sur madame qui rigole…qui d’ailleurs devait être la seule.

Pourtant cette histoire mérite d’être contée par un observateur neutre….une vue de l’extérieur, en somme…avec des précisions beaucoup plus affinées .

Nous approchons de noël, le 17 décembre, Toulon, 21 h, un monsieur de 88 ans arrive aux urgences avec un problème particulier…

Le médecin de service n’en croit pas ses yeux…un obus est coincé dans le rectum du patient. Le praticien essuie ses verres de lunettes appelle l’infirmière et cinq minutes plus tard il y a déjà pas mal de curieux derrière la vitre …..c’est vrai que même en temps normal on voit souvent de drôles d’objets venir se planter dans les anus, des parapluies lorsqu’on a oublié son sac, des ampoules électriques pour vérifier si la peau est bonne conductrice, des boules de rampes d’escalier descendues trop vite suivant la version officielle, mais là, c’est surement un fétichiste de la première guerre mondiale et des poilus, qui a perdu son sex-toy habituel.

« On n’est pas dans la merde. »  Entonne le service hospitalier… le proctologue de service est écroulé….les gastro-entérologues appelés en urgence prennent des notes….et des photos….et un lâche en déconnant « Pourvu qu’il ne vesse pas sinon c’est la cata … »

Il a beau dire qu’il avait mal à la tête, qu’il était entré dans une pharmacie, mais il n’y avait plus de sumatriptan, et comme il ne supportait pas le doliprane….il avait confondus cet objet avec un suppositoire…. sa version des faits laisse le patricien de marbre et je l’entend susurrer …..whai, parle à mon cul ma tête est malade…enfin c’est ce qu’on croit lire sur ses lèvres.

La partie de l’hôpital concernée est évacuée, le papi fait de la résistance, il faut opérer et sortir ce petit jésus de la crèche improvisée, une infirmière n’en peut plus et hurle ‘Anus horribilis’, c’est vrai qu’un anus de cet âge n’est pas trop ragoutant…

‘Ta gueule maman’ balance le chirurgien, il avait compris la référence et comme l’infirmière s’appelait Élisabeth et lui Charles, il voulait dédramatiser la situation…mais trop tard, la BAC arrivait avec les démineurs, et l’hôpital était bouclé….et évacué pour pouvoir évacuer l’objet insolite …  C’est l’affolement, une tente est même installée devant l’entrée principale, un témoin s’approche en demandant de faire un selfie, si le patient s’appelait Hercule, pour son journal intime…

On lui demande s’il voulait s’envoyer en l’air une dernière fois, mais il précise que la charge est démilitarisée…soulagement collectif, le staff enlève les gilets pare-balles, l’atmosphère se détend, il y a même un malade qui regagne son lit en passant ‘la bombe humaine’ sur son téléphone.

Merde, tout ça à cause d’une pénurie de médicament….

Tout s’est bien terminé, il a pu faire la bombe à la noël, cependant des convives n’ont pas aimé son regard lubrique lorsqu’il fixait la guirlande du sapin !

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