FICTION !

Nous étions entre amis, de droite, malheureusement beaucoup de mes amis sont droitiers, personne n’est parfait, sirotant quelques boissons alcoolisées, sauf moi qui préfère le tonic Bombay à la belle bouteille bleutée, discutant de la pluie et du beau temps, ceux de droite n’ont que très peu d’imagination, tout en jouant au Monopoly.

Mais je remarquais que l’habituel boute en train de la bande était, ce soir là, empreint d’une tristesse à faire pâlir un vampire végétarien obligé de sucer une betterave pour ne pas mourir d’anémie.

Je l’interrogeais, discrètement, sur cette sorte de monotonie qui se dégageait de sa personne d’habitude si joviale presque exubérante, voire chiante, si prolongée, en l’apostrophant de ma voix de stentor.

Et c’est là que tout éclata.

Dans un sanglot inhumain, une sorte de compromis entre la fin d’une phrase de notre ancien président lorsqu’il constatait que son épaule gauche avait tendance à s’échapper de sa veste sur mesure et sa chemise qui ne l’était point, et le cri démoniaque d’une carotte hétérosexuelle en face d’hémorroïdes congestionnées qui lui bouchaient le nirvana, il donna libre cours à toutes ses souffrances visiblement trop contenues.

C’était de ma faute. Dans ces cas là, j’ai l’habitude, c’est toujours de ma faute.

Mon blog était son problème.

Il n’en voyait que la noirceur et la tristesse et il broyait du noir et se désespérait, ce qui l’avait amené ce soir là, vers cet état presque dépressif. Il voulait tout quitter et envisageait même d’en terminer avec la vie en se suicidant avec du pain d’épice pas frais, et même, dans une sorte d’autodafé sacrificielle, renoncer à nos parties de Monopoly hebdomadaires.

Je dus donc expliquer à Jojo la pachole, c’est son surnom dans l’intimité, sans doute à cause de son addiction pour certaines parties corporelles féminines dont une certaine bonne éducation religieuse m’empêche de nommer plus prosaïquement la foufoune, toute la philosophie qui s’exprimait quotidiennement de mes écrits.

La mort et la souffrance font partie de la vie, les interrogations sur notre cheminement terrestre ne peuvent qu’améliorer notre façon de parcourir ce bref passage, les questionnements sur l’intérêt des religions ne peuvent qu’éclairer notre propre philosophie et les dîners ne sont qu’une recréation pour justement montrer que tout est dérisoire en apportant une touche acide pour caricaturer tous ceux qui se prennent pour des dieux.

Pendant quelques instants, j’eu l’impression qu’un éclair de discernement voulait se frayer un passage entre les larmes et le hoquet qui enlaidissaient encore plus son regard évasif et perdu comme celui d’un autre strige athée sado-maso en face d’une croix qu’il prend pour un gode nouvelle génération.

Mais il sombrait dans une sorte de lamentation proche du désespoir. On ne l’aimait plus, il était un souffre douleur, il allait même jusqu’à invoquer un complot mondial, et dans une escalade suprême, frôlant le dédoublement de personnalité, il se prenait même pour ce loulou objet de toutes mes diatribes.

Toute ma force de persuasion fut déployée pour lui prouver qu’il valait mieux que ce personnage de fiction, cette sorte de trublion prêt à tous les compromis pour venir planter la merde dans mes écrits. Je tentais de lui prouver qu’il était au dessus de toutes ces embrouilles, et que lorsque nous construisions des hôtels dans la rue de la paix ce n’était point une animosité guerrière envers sa personne, et que, lorsqu’il devait payer une taxe ce n’était point un racket organisé, que les enseignants n’étaient pas tous des feignants, que même s’il déconnait souvent, nous avions vraiment envie de lui dire qu’il nous emmerdait, mais gentiment.

Et puis il fut temps de nous quitter, j’avais gagné la partie, ce qui ajoutait encore à son abattement.

Je me demande s’il n’est pas pire que loulou.

Il est évident de préciser que certains éléments de cette narration sont fictifs, que cette histoire est, presque, totalement imaginaire et que les noms ont été changés pour ne pas porter atteinte à l’intégrité de ceux, qui, concernés, pourraient s’en trouver meurtris !

10 réflexions au sujet de « FICTION ! »

  1. Ah enfin un point de divergence ! Je déteste le Monopoly !!! … Mais comme tout est fiction… Le Monopoly ne cacherait-il pas le tarot… Et Jojo la Pachole… un certain Loulou oups j’oubliais « NR » il y tient !!!
    Il n’y a que Loulou qui puisse être pire que … Loulou !!!

  2. Loulou serait un personnage fictif ? Tiens, tiens, il me semble avoir déjà lu sous le clavierplume de certains ici que Riton et Loulou ne seraient qu’une seule et même personne. Je n’ose y croire.

  3. Je ne voudrais pas ranimer la querelle entre les deux sophistes mais le Monopoly est un jeu de riches…
    Quand mes petits fils me demandent d’y jouer, je n’achète que la Place Pigalle (pour les magasins d’instruments de musique du quartier), la rue de Belleville (à cause d’un petit bistrot que j’aime bien) et la gare Montparnasse (pour rentrer en Bretagne)…
    Bien sûr, je perds à chaque fois…

    1. Et l’autre qui veut nous faire croire qu’il n’achète la Place Pigalle que pour les magasins d’instruments de musique… C’est çà , Misterdoma, prends nous pour des jambons !!!

  4. Bon diamche et bises enneigées..
    Ce texte est une pure fiction……
    Toute ressemblance avec une personne existant ou ayant existée serait purement fortuite…
    Avec Riton on connaît la cahanson…

  5. Le » » monopolie »… même si souvent je passe par la case prison.. faute que je n’ai pas gagné le prix de beauté… OUPS » »

    J’aime bien la gare de lyon, une bonne brasserie…

    Pigalle, mes premiers pas…

    mais celle que je vénère c’est la rue DE LA PAIX….,,,

    1. Plume connaît les bons endrpits de paris

      « Le train bleu » à la gare de lyon…un haut lieu qui a gardé encore toutes ses dorures…
      La Rue de la Paix…..un haut lieu de la Joaillerie….

      Moi, ce serait plutôt la Plave Vendôme…..et l »Avenue Montaigne….
      Mais oui, je suis une femme vénale!!!

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