Petite histoire tragi-comique de noël !

Je suis tout retourné, des cauchemars ont peuplé ma nuit. J’étais à côté de Joseph, et nous étions sur une immense broche en train de rôtir, encadrés par des dindes lardées.

Autour dansaient des vestales dénudées qui nous raillaient de leurs cris de vierges effarouchées en nous aguichant avec leurs danses lascives de prêtresses de cet amour interdit, elles nous frôlaient en nous attirant vers ce festin qui ne viendrait jamais et qui pourtant consumait nos chairs et nos âmes….

Alors je sentis monter en moi une profonde tristesse, je me trouvais partagé entre le sacrifice rituel de ces dindes promises à un banquet annuel, et le renoncement des plaisirs de la chair de ce saint devenu le symbole de l’amour platonique et des plaisirs refusés, et érigé comme l’image éternelle du mari marionnette jouet perpétuel des divertissements sadiques d’un dieu omnipotent.

Une angoisse terrible me glaçait d’effroi, sans pour cela atténuer le feu qui remuait mes fesses, tant les escarbilles commençaient à me lécher et à donner à mon fessier des air de barbecue sacré en répandant dans les limbes de mon rêve des odeur de viande brûlée . Bientôt j’oubliais même toutes ces considérations philosophiques pour ne plus penser qu’à mon physique qui se trouvait menacé.

Soudain, un bruit énorme, sans doute amplifié par le sommeil qui m’engourdissait, me tira de ma torpeur tragique en me ramenant vers la réalité qui reprenait le dessus, et je laissais avec un plaisir non dissimulé ce pauvre Joseph cramer au milieu des dindes embrochées, pour me diriger vers le salon d’où ce vacarme provenait.

Ma chatte s’était pris les pattes dans le bonnet du père noël et en voulant se dégager s’était cognée contre la vitre de l’insert de la cheminée et en y laissant quelques poils carbonisés s’était mise à miauler comme une damnée s’échappant des flammes de l’enfer. Mais le pire, était à venir lorsque je réalisais qu’effrayé par cette situation dantesque, et meurtrie par ses brûlures elle s’était soulagée sur le tapis du salon…….

Putain, j’avais voulu faire une bonne action en la laissant dormir auprès de la cheminée en cette soirée de la nativité, bien mal m’en pris, on n’est jamais récompensé, et ce dicton provençal se trouvait encore une fois justifié :

Fait du bien à Bertrand, il te le rendra en caguant !