UNE HISTOIRE TERRIBLE !

Une histoire de la vie de tous les jours !

Comme votre femme est partie faire des courses, et que vous n’avez plus de contrôleur qui surveille derrière votre épaule, vous en profitez pour faire quelques petits travaux de bricolage . C’est facile…le bricolage, enfin, il paraît que ça délasse…hélas !

D’abord il faut tenter de sortir tous les outils dont vous pensez avoir besoin. De toute manière il est presque certain que vous allez en oublier.

Rapide récapitulatif, vous êtes un pro, il ne devrait pas y avoir de problème.

Tout se passe bien, les gestes sont sûrs, la technique résultant d’une longue expérience est là…

Soudain, le téléphone sonne, un numéro s’inscrit sur l’écran……. inconnu, et pourtant vous décrochez pour entendre une voix presque incompréhensible massacrer votre nom et votre adresse, en se disant chargée par un obscur organisme public d’effectuer une enquête nationale sur un placement ou une assurance réservée aux seniors, ou alors une autre seulement accessibles pour les propriétaires du logement. Vous lui signifiez que vous n’êtes pas marié, et seulement âgé d’une vingtaine d’années, parce que c’est samedi et que vous vous êtes levé du bon pied, style y a des cons qui font attention au pied qu’il vont poser par terre en se levant, sans savoir quel est le mauvais, alors qu’ils ont déjà la tête dans le cul, mais vous êtes d’une bonne humeur indéfectible et vous l’envoyez paître gentiment après lui avoir demandé si elle était blonde ou brune, pour votre propre enquête, et surtout dans quelle classe d’âge elle se situait pour vos statistiques personnelles….en soliloquant…je t’en pose des questions…moi….co……

Mais l’élan est coupé, le rêne est rompu, humour, il faut remettre de l’ordre dans vos idées, et tenter de reprendre votre schéma directeur, mais la distraction a été trop forte et soudain votre cutter prend des envies de liberté, glisse sur votre doigt et entaille votre pouce gauche juste en dessous l’ongle.

Un petit cri de surprise, ‘merde’, puis un autre de douleur ‘ouille’, suivi immédiatement de celui du mécontentement ‘putain’. En effet le sang gicle et inonde vos outils. Le premier geste, presque instinctif, est de porter votre pouce à la bouche, Freud y verrait là un retour primaire à la position fœtale et à la prime enfance où ce geste était un retour à la protection de la nature, mais vous pensez que ce psy aurait mieux fait de s’occuper de ses fesses et en plus vous lui préférez Charcot, plus déconneur, mais rien n’y fait, et puis, vous constatez que la lame a profondément pénétré votre doigt.

Vite à la salle de bain. Où sont les pansement ? Un morceau de papier Q sert de première protection. Mais les gouttes maculent le carrelage…c’est la merde. Vous passez la blessure sous l’eau, mais nouveau problème, maintenant c’est la cuvette qui va garder des traces de votre saignée.

Ah, voilà la boîte de tricosteril . Il faut l’ouvrir et trouver un sparadrap adéquat…simple au premier coup d’œil, autre expression à la con avec ‘œil’, tu t’es déjà pris un coup sur le pouce et maintenant un autre dans l’œil, putain, c’est plus ta journée. Merde, que des petits pansements, et ça coule, encore un bout de PQ, putain, vous avez oublié d’arrêter la flotte…..

Ah, sauvé une grosse taille..excitation. Oh putain, mais comment ça s’ouvre ? Le pansement est entouré d’une protection en plastique, un peu comme les CD, le problème c’est que c’est pire qu’une ceinture de chasteté, de nos jours que reste-t-il de vierge, une autre question existentialiste t’effleure, mais t’as plus le temps de philosopher, on n’en a jamais vue mais des doutes apparaissent, il y a bien un truc qui indique comment procéder, mais chaque fois le bout vous reste dans les doigts, et ce putain de sang qui ne veut pas s’arrêter, ah voilà, merde encore une protection sur la partie collante qui se colle sur votre index, en essuyant vous foutez de l’eau sur sur la colle qui ne colle plus mais se cramponne au PQ, bref il faut un autre sparadrap, cette fois vous vous servez de vos dents pour enlever cette sorte de préservatif pourri, voilà, vous essuyez le sang en regardant le chantier autour, tous les outils sont parsemés de gouttelettes rouges, y a de l’eau sur laquelle nagent des bouts de plastique, mais comme il a été mouillé lui aussi, cet ersatz de bandage est inutile, c’est Beyrouth, le plastique vous reste dans les dents……et brusquement, on sonne……à la porte cette fois, c’est votre femme qui avait oublié ses clefs……..

Je laisse la suite à votre imagination…

Putain de tricosteril !

4 réflexions au sujet de « UNE HISTOIRE TERRIBLE ! »

  1. Comme on dit .. « Ça sent le vécu ! »
    Le cutter est une arme redoutable de destruction massive.
    J’espère que Madame Riton a été une infirmière compatissante et efficace..

  2. Moralité

    En matière de bricolage , laissez faire les pros….Quand ils inondent la salle de bain de leur sang…parce que çà leur arrive à eux aussi , ils nettoient la salle de bain…
    Comme dit Françoise  » çà sent le vécu « .

  3. Ah oui, ça sent le vécu…. et ça me rappelle des souvenirs sanglants. En particulier le jour où, prise d’une folie, je voulus tailler de très fines tranches de légumes avec une mandoline. J’appuie comme une dingue, sans utiliser le protecteur de doigts fourni avec l’engin. Non mais, un truc de femmelette….. resultat, la base du pouce profondément entaillée, un duel á mort avec le tricosteril, et du sang plein la cuisine. La mandoline fut exilée au sous sol pendant des années.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.