CHAGRIN !

Ceux qui restent ont-ils le plus de chagrin ?

Difficile de répondre …

Les pleurs versés ne sont pas toujours synonymes de chagrin.

Il est même de grandes douleurs muettes….comme de grandes joies.

On peut même pleurer de joie.

On ne sait même pas si le mort peut pleurer …ou pas….. puisqu’il ne sait pas qu’il est mort.

Et même, en extrapolant, est-on sûr qu’il peut pleurer en se rendant compte qu’il ne vit plus ?

Pour ceux qui croient…en quelque chose ou en…. Il est possible que celui qui vient de partir soit même heureux, en étant enfin débarrassé de tous les soucis d’ici bas.

‘Ici bas’ étant une formule consacrée, puisqu’on ne sait même pas, si ‘l’après’, s’il existe, se passe en haut.

D’ailleurs, on parle de l’après’ en ignorant s’il y a eu un ‘avant’ …..

Bref, on parle beaucoup en ignorant tout.

La question est donc de savoir si à la mort d’un être cher, nous versons des pleurs par chagrin ou par égoïsme !

Le chagrin peut prendre le pas sur l’égoïsme, mais l’inverse est également vrai.

« Je l’ai encore vu ce matin_ Il me parlait encore hier_ Que vais-je devenir_ Comment vais-je faire ? »

Ce sont les questions récurrentes de la vie, enfin de la notre, enfin surtout de la fin de vie…..d’un autre.

La séparation est toujours brutale, même si on s’y attendait, car on espère toujours…

A quoi ? À une prolongation inutile de ce qui est sûrement un calvaire pour celui qui souffre.

A reculer l’instant fatidique en sachant que la fin est inexorable ?

On ramène toujours tout à soi en se plaçant comme le centre principal d’intérêt, alors que, même si nous ne sommes qu’un spectateur de notre avenir, pour l’instant nous ne pouvons que constater l’inévitable, sans espoir ni moyen de pouvoir changer quoique ce soit.

Nous sommes le témoin d’une action qui nous dépasse, nous effraie, et nous subjugue de par notre incapacité à l’appréhender en sachant que nous ne la vivrons peut-être jamais en totalité, en étant l’acteur que d’un seul côté, bien évidemment .

Quand au mort, il est déjà parti, on sait qu’il ne reviendra pas, certains espèrent, c’est une solution, un palliatif, mais c’est l’incertitude totale puisque personne n’est jamais revenu pour nous raconter s’il y avait une suite. Donc, on ne s’en préoccupe plus, enfin, on le met en sourdine, les nouvelles générations s’en débarrassent même immédiatement par le biais de chambres funéraires ou autres reposoirs. On écarte rapidement même l’idée de la mort de notre vie. La mort se passe en catimini, on ne s’habille même plus de sombre et j’ai même vu dans les funérariums des tenues à faire éclater de rire même le plus bigot des religieux nouvelle mouture.

On va donc pleurer sur ce manque, sur ce départ, sur notre sort, puisque nous restons en gare en attendant notre train, ce qui nous ramène à la terrible réalité.

Le prochain départ sera peut-être le notre.

Je pense donc, qu’en fin de compte, on pleure sur soi, on pleure sur son avenir, sur ses doutes et ses propres peurs, et notre chagrin est justement lié à cette incertitude !

 

2 réflexions au sujet de « CHAGRIN ! »

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