LA QUALITÉ OU LE PRIX !

A priori, la qualité devrait l’emporter, mais….

Mais lorsque le prix de la qualité dépasse celui du pouvoir d’achat …

La qualité, oui, pour ceux qui en ont les moyens , les autres regardent leur porte-monnaie avant tout.

Cependant la qualité ne peut être appréciée à sa juste valeur que par ceux qui ont justement la culture du goût….et la possibilité de la payer.

Cette culture du goût existe-t-elle encore aujourd’hui ?

J’en doute.

Enfin, cela dépend des milieux.

Ceci est juste une constatation, longtemps j’ai pensé que la qualité, la fraîcheur, allaient toujours être reconnues et appréciées, mais il faut l’avouer, ces valeurs se sont diluées dans l’immensité des trafics alimentaires alimentés, c’est drôle, par l’appât du gain.

La traçabilité des aliments est noyée sous les explications inextricables fournies sans doute pour nous faire perdre le chemin des centres de productions de nos nourritures qui depuis longtemps ne dépendent plus uniquement de la valeur des sols et du savoir faire des agriculteurs.

Les goûts se transforment et on les change en fonction des moyens de productions et des directions d’achat .

Les noms de fruits et de légumes restent, mais tous les goûts ont évolués.

Il faut donc avoir un certain recul pour s’apercevoir de ces transformations.

Combien d’enfants aujourd’hui sont justement capables de reconnaître dix fruits ou dix légumes ?

Les habitudes alimentaires ont changé avec les horaires de travail.

On ne rentre plus manger à midi, le lieu de travail étant de plus en plus éloigné de l’habitat.

Cercle vicieux…..On passe moins de temps à cuisiner, on en a moins envie.

Beaucoup de restaurants sont tombés dans le piège facile d’acheter tout prêt et de réchauffer ensuite, justement parce que les clients ne faisaient plus la différence .

Heureusement il y a encore des établissements qui jouent sur le tableau du frais mais les prix pratiqués sont dissuasifs pour beaucoup.

Retour de manivelle, beaucoup préfèrent ce qu’ils reconnaissent aux produits dont ils ignorent l’apparence originelle, par exemple le poisson pour les enfants, et pour beaucoup de ceux qui ont la phobie des arrêtes .

La couleur étant également importante, beaucoup de produits se sont transformés pour être commercialisés.

A ce sujet, le prix du beurre flambe et pourtant les grandes enseignes bloquent le prix du lait parce qu’il n’entre que dans 20 % dans sa composition, oui, mais, de quoi est fait le reste ?

A la sortie de la guerre, il fallait d’abord produire et on a été peu regardant sur la manière. Le fort tonnage des productions impliquait de gros centres de distributions. Première faute des producteurs qui jusque là contrôlaient le marché et qui en vendant leur outil au diable sont tombés dans le piège de la production à outrance . Deuxième piège, en faisant confiance à la distribution, ils oubliaient la qualité puisqu’ils se liaient aux contraintes des grandes surfaces qui leur imposaient leurs quotas et leurs choix  sur les produits à fournir !

En perdant le contrôle de leur outil, les agriculteurs perdaient totalement leur leadership sur le commerce et les distributeurs imposaient alors leur loi en leur demandant de toujours produire plus et moins cher puisque ces derniers engrangeaient la grosse partie des bénéfices.

Le gros problème fut la multiplication des centres de vente. Tous les marchés courts furent rapidement court-circuités et les petites épiceries disparurent suite également à la transformation des lieux commerciaux.

En effet la multiplication des voitures dans les centres villes engorgés, et les places de parking étant en forte augmentation, les centres commerciaux quittèrent les centres villes pour s’établir dans ces nouvelles zones commerciales où le stationnement devenait gratuit.

Résultat ; désertification des centres ! On n’avait oublié la fameuse maxime ; no parking, no business !

Non seulement la distribution prenait le contrôle des producteurs mais elle imposait les lieux d’achats ! Tous les grossistes, intermédiaires et petits commerces disparurent et par conséquent la concurrence s’en trouva réduite à peau de chagrin.

Même cheminement pour les stations services qui s’agglutinèrent aux alentours des centres commerciaux et en diminuant les services et en contrôlant le prix de l’essence achevèrent les petits distributeurs et tous les commercent qui gravitaient autour d’eux.

Je signale également  que personne ne supportant faire la queue, comme  dans les petits commerces, les  grandes surfaces, où justement on se servait soi-même, prirent l’ascendant sur les petits commerçants, mais en y réfléchissant, effectivement on achète en quelque minutes, mais on fait la queue aux caisses, comme sur les autoroutes où les bouchons sont justement causés par l’attente aux péages….

Il ne restait plus que le dernier maillon de la chaîne à contrôler : la qualité.

On peut facilement boycotter telle ou telle marque qui ne veut pas se laisser faire en baissant sa marge bénéficiaire,  en la retirant des rayons et en la remplaçant par une autre marque ‘ dite maison’ , soi-disant pour faire baisser le prix pour les clients, alors que tout simplement on augmente son bénéfice. Ceci étant valable pour tous les produits dont on peut aller chercher très loin la production pour les mêmes raisons en ‘oubliant’ les productions locales….

Donc, en imposant des produits de moindre qualité, avec l’excuse du prix, toujours favorable au consommateur, ben voyons, on commercialise des produits dont la qualité et le goût transforment sournoisement celui des consommateurs moutons qui ne regardent plus que le prix.

Les grandes surfaces vendent donc des prix !

Comme les grandes centrales d’achats se mélangent entre elles dans un marché devenu mondial, avec complaisance sur la concurrence, petit à petit elles construisent un goût standard, un piège dans lequel nous ne pouvons plus échapper.

Prenons par exemple les fruits et les légumes dont la couleur, la forme et le conditionnement prennent le pas sur le goût. La provenance de ces produits finit de déterminer le dernier critère car ils doivent être fermes pour supporter les voyages …exemple typique des fraises espagnoles fades et sans texture, mais à la belle couleur, aux belles formes…..parfumées sans doute artificiellement et à tous ces fruits à court de maturité pour éviter la détérioration pendant le transport !

Le bio tente de jouer sa carte …j’ai des doute lorsque je vois des patates d’Égypte ou des poires d’Argentine et les autres produits qui ne tiennent plus compte des saisons ni de la pollution engendrée justement par les transports.

Certains commencent à s’apercevoir de ces horreurs, mais le mal est fait, des générations ont perdu effectivement ce sens du bon et de l’authentique.

Il reste encore quelques dinausores qui ont inculqué ces valeurs à leurs enfants…. qui vont peut être les transmettre aux leurs….. 

Mais notre société se transforme et le prix est devenu plus sensible que la qualité, j’aimerais avoir tort, cependant la difference est trop importante car tout est justement contrôlé par la distribution.

Maintenant certains pleurent parce qu’ils se rendent compte que des centres villes et des villages n’ont plus de commerce.

Cependant nous sommes tous coupables à différents niveaux. La production, la distribution et bien sur, nous, les consommateurs !

 

2 réflexions au sujet de « LA QUALITÉ OU LE PRIX ! »

  1. Dans le centre villle chez moi, il,reste en tout et pour tout un commerce alimentaire, un carrefour city alors que j’ai connu une époque où il y avait dans la grand rue trois bouchers et un ou deux charcutiers, de petits marchands de fruits et légumes. Maintenant, tout ça est remplacé par des marchands de fringues, (toutes les mêmes) destinées aux ados. Il,y avait trois drogueries, il n’en reste aucune, trois quincailleries, toutes disparues aussi.

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