L’EXORCISTE

Tout vêtu de noir, la soutane traditionnelle, bien coupée, le dernier modèle de chez ‘curaillon’, celui qui habille les curetons, sa petite valise à la main, cuir vieilli de chez ‘adublé’ celui qui s’occupe du clergé. Il avance tel un redresseur de tort, tel un chasseur de prime, nonchalant, sûr de sa puissance, lentement, il connait sa proie, il sent sa présence.

Il est attendu, il le sait, on espère sa venue, on l’implore.

Lentement, dans un lieu désigné, il ouvre sa mallette, en sort une panoplie de justicier. Peu à peu, ce défenseur de la volonté divine, à grand renfort de talismans, d’amulettes et d’eau bénite, se grime et troque son apparence, pour mieux travailler, avec celle d’un apprenti sorcier.

Il se tient en face de lui, recroquevillé, les jambes repliées, les yeux grands ouverts, exorbités, de la bave suinte de sa bouche entrouverte, un rictus inhumain vient figer cette face possédée. Tel un pantin désarticulé, ses mouvements sont saccadés, ce n’est plus un homme qui regarde un autre homme, c’est un défit entre deux puissances qui ne veulent pas céder.

C’est pas beau tout ça, on dirait un film, il ne manquait plus que la musique. Vous en avez vu beaucoup, vous, des possédés ?

L’église y tient beaucoup, le possédé confirme l’existence d’un Dieu, celle du diable prouvant l’existence du bien et du mal. Eternelle confrontation entre les deux pôles du combat séculaire que se livrent ces deux forces pour mieux nous dominer.

Nous sommes cette barbaque avec laquelle ils veulent festoyer.

Mais non je ne parle pas de Dieu et du diable, laissons les tous deux, gentiment s’expliquer. Je parle de l’église qui veut tout régenter. Du bien et du mal elle veut faire son cheval de bataille, pour mieux asservir et pour mieux maitriser ces pauvres humains qui essayent tant bien que mal de s’échapper de ses griffes, pour tenter de vivre une vie enfin libérée.

Et quand je parle de l’église, je ne parle pas uniquement de celle de Rome, j’englobe toutes les églises, tous ces hommes et ces femmes représentants un Dieu, déguisés, qui tentent de nous faire croire qu’ils sont les ambassadeurs d’une religion avérée, les traducteurs des messages déistes sibyllins en langage didactique, simplifié, pour nous les humains.

En vérité je vous le dis, mes bien chers frères, et mes bien chères sœurs, mangez, ceci est du chocolat, buvez, ceci n’est pas du coca !

Tout est dit !

Méditez cette phrase, cherchez le sens caché, et vous serez proches de la libération !           Amen !

Y-a encore du chocolat ? 

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