Oh putain, point comique ou point à pitre, mais point à redire. Alors, tu pointes ou tu tires ?

Un vendredi à Beauvais, après les mauvais précédents, ce soir c’est au tour de Nathalie, si la place reste libre, de nous emmener aux Antilles sur Thérain et parcourir les allées d’un marché local exotique.

Chez elle. Le garage central à motos. Elle se lâche un peu, elle a l’air sympathique.

Les courses. Chez le magretiste qui lui fait visiter la marre aux canards avant l’exécution rituelle. Un mouton bouche bée regarde passer les touristes.

En cuisine. Ça commence par du lait en boîte et de la noix de coco en sachet.

Alors premier bug devant sa plaque de cuisson. Elle nous avait avoué, un instant auparavant, qu’elle passait son temps en cuisine et maintenant la voila qui nous dit qu’elle n’a pas l’habitude.

Nous sommes encore sur de la grande cuisine. Un flan et des bananes cuites.

Quelques perles…..

« Pour pas qu’il y en ait trop au niveau du goût, j’ai utilisé trois huîtres. » Avec une douzaine c’était le top…du goût.

« Au Pérou l’avocat d’Israël a une forme arrondie.  » Putain, si tu voyais ceux du Mexique de mon jardin.

Décoration de table. La taupe n’est toujours pas revenue. Des feuilles d’aspidistra agrafées, comme set.  Composition centrale et florale. Ce ne sont pas des arums mais des anthuriums calore et laguna. Les serviettes sont en papier, les couverts sont où ils veulent, un seul verre.

Le troupeau is ready. Y a même Noam et ses cheveux cagoulés. Sabrina en doudou congelée, Michèle pincée, et Corinne pastorale.

Simple et mignonne, elle les reçoit. Bien sûr, qui vous savez, est déçu car l’hôtesse n’est pas en tenue exotique, et pourquoi il n’avait pas de djellaba chez lui .

Apéritif. Tiens il boit de l’alcool…..Verrine mal nettoyée, qui n’est pas du guacamole, ou alors je ne suis plus mexicain, mais de la purée d’avocat avec des huîtres, trois…pour le goût, sauf pour celui de Noam, d’ailleurs inexistant qui n’aime pas. Donc quatre sur cinq ne connaissent pas la patate douce. Classe, un coussin comme serviette, Noam est à la pointe de la politesse, bien sûr, ce n’est pas pour cacher une érection soudaine, mais juste pour ne pas salir son beau falzar toute propre pour l’émission urinaire.

Alors animation culturelle. Elle voulait danser les autres soirs, en ayant mal noté parce qu’il n’y avait pas cette activité, mais ce soir c’est confection de boudin. Naturellement le plouc officiel n’aime pas. C’est vrai qu’il est chochotte. Atelier vampire. Sang frais, le man in black va vomir, ou s’évanouir lorsqu’il devine les boyaux défiler avant d’être remplis. La tension monte, c’est la règle du suspense, surtout chez Sabrina qui les a, Noam tourne la tête, ça lui rappelle ses hémorroïdes, les autres boudins sont déçues.

A table. Il pensait manger dans des feuilles de bananiers…..qui ne le sont pas.

Entrée. Encore des …jacques, mais en carpaccio avec un maracuja.

Amis de la culture bonsoir. Je signale, que la maracuja est une passiflore, la grenadille, qui est…le fruit de la passion aux multiples variétés.

Plat principal. Magret tout elle arrive à dresser les assiettes.

Et le râleur se manifeste parce que c’est long. Mais cette sorte de porc, qui fait aux truies ce qu’il ne voulait pas qu’on lui frite, ou purée, me soûle, ce rustre m’importune. Il sent du foie et il n’en veut pas. Pas de place pour le doute, bras croisés, il est comme sa voisine, désagréable au possible. Et les autres chieurs manifestent, pour Michèle, les yeux plissés, vieille sous son apparence de sorcière ménopausée depuis des lustres, elle grommèle entre ses lèvres serrées, pour le plouc c’est pas ça, il voulait du poulet, ben voyons, il n’aime pas ce qu’on lui sert et voudrait ce qu’il n’a pas fait à son dîner, pour Sabrina qui nous avait présenté de la merde, elle voulait du colombo, quand à Corinne elle rêve du paradis promis par sa foi, un colombin serait aussi le bienvenu.

Pauvre Nathalie, c’est une exécution en règle.

Dessert. Banane flambée et flan coco.

« La banane était dosée comme il fallait.  »

Michèle c’est pas la peine de t’exciter en regardant l’objet de ton désir avec les mêmes yeux langoureux qui étaient les tiens lorsque tu serras dans tes mains maladroites cette première quequette qui te fit frémir autrefois. Te rappelles-tu ce soir épique où tu dis à ta maman romantique que tu passais la nuit chez une amie fantastique, mais qu’en fait tu voulais voir ce loup à la beauté chimérique ?

Il t’avait donné rendez vous sous le chêne mais c’est son gland qui te faisait vibrer. Et pendant qu’il te serrait contre lui, sa langue fouillant la tienne jusqu’à t’étouffer, sa bouche aspirant ta salive jusqu’à t’asphyxier, et ses mains maladroites écrasant tes tétons dressés, tu ne pensais qu’à saisir ce qui se dressait au milieu de son pantalon serré. Mais il ne comprenait rien et continuait de pétrir l’unique objet de son désir peu platonique, alors prenant, si je puis dire les choses en mains, tu glissais une menotte enquêtrice vers ce levier en érection phallique. Mais à peine la fermeture fut-elle baissée que tu appris avec stupéfaction en l’entendant se répandre, que certains garçons ont même des bananes chantilly !

Ma grand-mère disait « les caresses de chien donnent des puces » et notre ami Noam embrasse Nathalie comme pour se recoller l’étiquette du gentil garçon. Dans le milieu de benoite on a une image toute différente en faisant référence au baiser de Juda, ce qui dans le contexte de l’émission prend une saveur particulière.

Putain, c’est miss ratage total qui gagne. N’ayons pas peur des mots. Honteux, scandale.

En vérité, je m’en fous totalement puisqu’il n’y a pas eu de dîner lors de ces cinq soirées chez les bauvais !

Mais ce soir, aucun des pitres présents ne s’est aperçu de la pointe.        Humour !