UN DINER PRESQUE PARFAIT A CHARLEROI ! IV

Je veux rien dire mais le dessert était somptueux, la glace lumineuse était du plus bel effet et personnellement j’aurais rajouté de la banane dans la mousse de fruits rouges et de réglisse, mais la madeleine au miel de lavande, fantastique ! On sentait bien chaque arome qui n’empiétait pas sur l’autre et tous ces parfums explosaient indépendamment en bouche sans chevaucher sur l’autre.

 

Jeudi, Sophie, assistante administrative, avec l’eternel problème ‘est ce que tout est bon à dire ‘ auquel je répondrais par non, et qui est, en plus, une supportrice de foot. Voyez que cette tare n’est pas réservée aux hommes. Nous apprenons qu’en Belgique aussi, les arbitres sont vendus. Je note que pour alexandra, c’est un sport d’hommes, les lyonnaises, championnes d’Europe pour la deuxième année consécutive apprécieront. Au fait j’ai entendu parler leur capitaine, merde, ça change des borborygmes masculins entrecoupés de ‘et voila’ et de ‘euhhhh’ saupoudrés de crachats immondes.

Bon, moi j’aime le chicon pas amer, amen et j’en mange parce que s’il est amer je n’en mange pas, de toute manière je préfère l’endive…pas amère, et je ne veux pas déféquer con, donc je mets du sucre pour la cuisson, con.

Chez elle. Ouh, j’ai eu peur. Un chien, mais un faux…quelle idée. Une belle terrasse jardin.

Les courses. Désert le marché. On dirait des champignons de Paris. Chez le marchand de nanas, elle s’enquiert pour des cailles. Vite, vite le commerçant était à la bourre et juste le temps de passer une cravate sur son pyjama et il ouvre sa boutique…..on dirait JFK au saut du lit, pardon, de la douche, lorsque j’écris « il ouvre sa boutique » n’y voyez aucune allusion perverse, en plus il a mis la montre de sa femme. Lui au moins désosse les cailles, pas comme le feignant de Valérie.

En cuisine. Exact, on ne lave pas les crêpières, c’est une lointaine tata qui m’a légué ce secret, ouiin, sur son lit de mort, ouiiinnn, un secret very important, oiiiin, merde j’ai oublié le ‘u’, ouiiinnn, alors, c’était en hiver, ouin, elle m’a appelé, je me rappelle bien tata Géraldine, elle était gentille, sous ses allures sévères, son nom était, c’est qu’il a longtemps et que j’étais si petit, ouiiinn , oui, c’était…un nom qui finissait par ‘ler’, je crois, attendez, tata ….eler, oh qu’elle avait l’air dur, oui, ouiinnn, elle me faisait peur, dure comme un roc, oui, c’est ça, tata Rockefeller, elle ma dit de l’argent ai plus, tu as la vie devant toi, alors je vais te confier un secret sur les poêles, plus tard, j’en ai beaucoup ri, la salope….ouinnn.

Ah, farcir une caille. Il faut lui écarter les pattes et puis………bande de cochons…..merde, elle n’a pas la ficelle pour les attacher. Même pas de menottes…. Pervers !

Décoration de table. Nappe taupe sportive façon couverture recouverte d’un rideau mauve ou violet. Remarquez la couleur violette est équivoque, on ne sait jamais vers quel côté ambigu elle penche, mais c’est surtout symboliquement, j’entends, une couleur liée à la pénitence, est-ce que les joueurs de baballe de ce club ont quelque chose à se reprocher, allez savoir, depuis que nous avons appris que les pompiers n’étaient pas attirés par ce qu’on croyait, plus rien ne m’étonne. Attention, sous cette couleur équivoque peut se cacher un rouge agressif ou un bleu qui a l’air coopératif mais qui ne cherche qu’a trouver d’autres couleurs avec lesquelles il pourrait se mélanger, le violet n’est pas clair, on ne sait pas s’il veut aller vers le mauve ou le lilas, et puis, c’est triste, aucune imagination, tu m’étonnes que les bigotes l’aiment ou alors c’est uniquement pour sa connotation sexuelle, une sorte de rêve enfoui dans un jardin secret en friche….Allez, encore une serviette en papier et dans le verre, comme à la buvette du RSC Anderlecht. Des pétales de roses mauves. Dites-moi, qu’on ne mange pas dans une cafétéria. Quelle horreur ! Ah, un vase de tulipes pour égayer cet autel funèbre. C’est magnifique dans l’austérité.

Déguisée en libero, violée, enfin, je parle de la couleur de son maillot mauve, elle attend.

Valérie, oh, quelle carrosserie, ce soir, avec un paquet. Sébastien puis Alexandra avec une bouteille. Fréderic, avec une composition de noël.

Apéritif.  Un peu de Bruxelles, une fois. Qui c’est les plus forts, c’est les supporters, oh he oh he les marseillais sont des pé…   et les niçois des enc……. Vous pouvez remplacer le nom de chaque groupe de supporters par ceux de leurs copains belges du FC Bruges ou du standard de Liège, mais cela n’apportera aucun changement dans leurs préférences sexuelles.

Une verrine moules marinières, la deuxième, boudin compote spéculoos, et la dernière, soupe de chicons et crevettes et une couillère de crevettes, le tout arrosé de bière à la cerise, ohé, ohé ohééé, burp, comme dans les tribunes. Allez, litanies de remarques banales…..la moule est marinière, le chicon endive, la cuillère ovale, le spéculoos belge, la bière cerise et Alex sans drap.

Animation ludique. Un baby foot, pardon, kicker, whai ! Joker. Long et soûlant.

Table tellement triste qu’une mouche se suicide en se jetant dans le beurrier.

Entrée. Dans un bois, mon toast se barda. C’est beau cette assiette posée sur des mouchoirs. Oh mon dieu, la cuisine de maman. Séquence pleurnichage. Ah, j’ai compris la décoration funèbre ! Lard, crème et champignons, dont Sophie est incapable de reconnaître la marque, ni les autres d’ailleurs, qui se content de l’appellation ‘champignons blancs’. Alexandra aux lèvres d’acier est aussi douce que ses prothèses armées et n’aime rien, enfin, elle veut gagner.

Plat principal. Vol de piou piou au dessus de la vigne. Dressage nullissime. Caille farcie au foie gras, gratin dauphinois en garniture dans un poêlon, quelle manie……

Ah, la caille fait pitié à béton armé. Bis repetita ……Alex tu me gonfles avec ces conneries.

Quoi ? Tu attendais du foie gras, mais il fallait en faire ma caille.

Dessert. Froide aumônière de Bruxelles à Caen. Aumônière, crêpe, glace, pommes ; tout est écrit.

Alexandra cherche des poux sur la tête d’une footeuse qui a un casque. Je note qu’il y a des couverts à dessert, mais malheureusement sans cuillère. Alors, nous assistons à une réunion mondaine entre personnes qui se balancent des critiques complètement débiles et assassines et sans intérêt, sur un ton totalement badin empreint de stupidité profonde.

Les notes. 21 pour Valérie, très sympathique et agréable. 19 pour Fréderic. 18 pour Sébastien. 15 pour alexandra….qui est vraiment une peste et qui veut gagner pour pouvoir nous sortir son refrain rodé elle est jeune mais la valeur n’attend pas…. etc etc !

19 réflexions au sujet de « UN DINER PRESQUE PARFAIT A CHARLEROI ! IV »

  1. pour le chicon devenu « endive »…en certains lieux 😉
    Pour les religions je m’en fous et pas qu’un peu, mais pour ce qui est du chicon, j’insiste…
    Un peu d’histoire??…

    « Witloof » est donc la toute première appellation, flamande, populaire, du chicon.
    Chicon, c’est une appellation que l’on doit à Frans Bresiers. En fait, il reprend le nom scientifique latin de la chicorée, cichorium, et c’est à partir de là qu’il crée le mot chicon.

    Le chicon serait né exactement en même temps que la Belgique, au moment de la Révolution, en septembre 1830. A l’époque, on cultivait beaucoup la chicorée.
    Lorsque la révolution éclate, un paysan de Schaerbeek décide de mettre son stock de chicorée à l’abri, dans sa cave. Et pour qu’il soit bien protégé, il recouvre le tout d’une petite couche de terre. Les jours passent, les choses se calment. Et lorsque notre homme redescend dans sa cave, il découvre que ses chicorées ont produit un étrange feuillage blanc. Qu’il va donc appeler « witloof », blanche feuille, si l’on traduit littéralement. Ce serait donc l’origine du chicon.

    Officiellement, pourtant, c’est le jardinier chef du Jardin Botanique de Bruxelles, un certain Frans Bresiers qui est l’inventeur du chicon… que les français, par le besoin inné qu’ils ont de toujours vouloir se distinguer ont rebaptisé… « endive »… sauf dans le nord de la France où il est resté… chicon!! 😉

  2. Alors, d’après le dictionnaire historique de la langue française, le mot endive est un emprunt d’abord au XIVème, sous la forme indivie, puis andive (1413) au latin médiéval endiva lui même emprunté au grec byzantin entubion (IXème) entubin (Xème) prononcé endivi . Plus tard ce terme est repris du latin impérial intubus (chicorée sauvage) peut-être emprunté à une langue sémitique.
    Désignant d’abord une espèce de chicorée, endive s’emploie couramment (1870 endive de Bruxelles) pour désigner la pousse blanche de la chicorée de Bruxelles (witloof) !
    Tout le plaisir est pour moi !

  3. Je t’adore 😉

    C’est vrai que le terme « endive de Bruxelles » a été utilisé, semble-t-il pour la première fois, lorsque les chicons sont arrivés aux Halles de Paris, dans les années 1870… c’est donc bien une modification du nom d’origine de chicon en endive par les français…!

    On s’amuse comme on peut, tout ça pour un chicon… ou une endive!… 😉

  4. lorsque je les couis « braisées », (je creuse le trognon pour enlever un peu de son amertume pour ceux qui ne l’aiment pas), j’ajoute toujours un filet de citron et une pincée de sucre, presqu’en fin de couisson, pour caraméliser le tout.

    Merci à Patrick et à Riton pour l’origine du mot « chicon » ou « endive ». On en apprend tous les jours.

    Bises à tous les deux.

  5. Le mot chicon vient du sud, plus exactement du sud ouest de la France…
    C’est un dérivé de l’expression : « tu nous fais chier cong » que l’on utilisait chez les maraichers romains d’Aginnum pour invectiver leurs employés Atrébates.
    L’un de ces ouvriers de la terre , un certains Loïc Legréviste s’enfuit une nuit en emportant diverses graines de salades.
    Arrivé dans le Nord chez un Cousin Eburon Lolo Onépadépadégochiste marié lui même à une ménapienne qui lui empoisonnait la vie Titine Ôbris.
    Ces deux ingénieux jardiniers se mirent à cultiver les graines et appellèrent leur production en souvenir « Chie congougna » qui devint sous Louis XIV le fameux CHICON !
    Quand vous ne savez pas demandez à Louloupédia !
    Sur ce je vais ramasser ma salade !

  6. Riton, tu n’as pas bien écouté ta tata…. c’était un secret sur les poils et non les poêles que voulait te confier ta tata … tout ce à côté de quoi tu es passé pour ne pas l’avoir suffisamment bien écouté, pôv’ Riton !!!
    Patrick et Riton… Super vos explications sur le chicon ! Mais vous savez quoi…. On s’en tape !!! Hihihi …. Zaza l’effrontée a encore frappé !!!
    Vivement ce soir que cette semaine d’UDPP s’achève sinon je monte à Charleroi et je les étripe…. S’entendent-ils seulement parler ? Leurs critiques sont absurdes … on est à la limite « Je m’attendais à des petits pois carrés et rouges, je suis déçu … » Il faut arrêter, vous vous rendez ridicules !


    Riton et Patrick… je rigole bien sur ! Je sais…. Chi con. (c’est con) .. mais j’adore rigoler !

  7. C’est bien LOULOU ! Voilà une explication qui me semble cohérente pas comme les deux autres farfelus ! Tu auras un bon point et si tu es bien gentil, la maîtresse te fera une ….. oh… bizarre…. il y a une auto-censure du clavier… chaque fois que je veux écrire le mot, il est effacé… c’est étrange !!!

  8. et je n’en suis pas revenue!!!

    Décoration…de la couleur de la chasuble d’un curé pour un enterrement…..horrible!!

    repas… de cantine même s’il y a eu du foie gras…dans la caille, pauvre caille à qui on écarte toujours les cuisses quelque soit la façon dont on les prépare…

    quant aux critiques de la jeune…elles m’ont gonflé…elle s’est vue quand elle parle…

    Merci aux spécialistes du chicon…dentaire…j’ai aimé la version loulou….

    PS: sa terrasse était superbe!!
    PS bis…premier paragraphe…je me demande où et quand riton a mangé ce dessert…et surtout où il l’a vu!!!

    PS ter..@liz itou pour moi….on voit les bonnes cuisinières!!

  9. pour ce moment de culture sur l’origine du chi- con… Je viens de passer un bon moment devant mon écran !
    (Et c’est bien plus amusant de vous lire que de parler religion et/ou politique … Bouhhh !!)
    bisatous

  10. ….aussi ai je dégusté avec un plaisir de fin gourmet l’échange courtois bien que musclé entre les deux savants chicon-endivologues. Pour l’explication du seigneur des oliviers, j’émets des doutes sérieux, mais c’était bien imaginé.

  11. cela ne fait que deux soirs que je regarde UDPP,en Belgique, et que je vois la benjamine….ce n’est pas possible….
    Elle est surprise d’avoir gagné….tu parles..Charles!

    quelle odieuse peste!!!

    Val… ouvres tes oubliettes

  12. Tu as raison Charlotte c’est la peste qui a gagné, grâce aux mauvaises notes et critiques en tous genres pour les autres convives !
    Vite Val ouvre tes oubliettes pour qu’on la poussé dedans !

  13. La pluie est partie, il reste le ciel gris, tout triste…
    Quelle érudition autour du chicon messieurs!!!…je garde quand même la version de Loulou qui me semble la plus crédible…eh oui…
    Et puisqu’on parle de culture, hier soir, en Belgique, la seule à connaitre Proust et Schubert était la supportrice de foot…le monde à l’envers?…
    Bonne journée…

  14. Oh!là !là !
    j’ai bien fait de venir ce matin…..pour prendre au vol la caresse de loulou!!!

    arrête loulou, il pleut suffisamment comme cela!!!

    @misterdoma..
    même étonnement, hier soir sur la culture de la footeuse…quant aux autres, nous sommes habitués,à l’inculture des participants…mais on ne peut pas tout savoir…
    Bonne journée ….essayez de passer entre les gouttes!

  15. …chez moi pour l’instant. Je vois même des coins de bleu dans le ciel et quelques rayons.

    Bon samedi à tous.

    Loulou nous a gratifiés d’un bien joli texte ce matin.

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