UN DINER PRESQUE PARFAIT A HUY ! V

Ce Vendred’ Huy, c’est Aurélien, aux lunettes tombées dans le crottin, chez Nadia, un jeune homme, un peu endormi, qui va nous présenter son repas, doucement, avec sa voix presque saccadée et monocorde, façon Patrick Brion, qui nous commentait, de manière presque inimitable, le cinéma de minuit. Je m’adresse, ici, aux cinéphiles, qui ne pouvaient pas, trouver le sommeil, et qui, entre bonbons, et diverses sucreries, affalés dans leur sofa, passaient des moments, inoubliables, à regarder des trésors, cinématographiques, sortis de leur oubli, par celui, dont la logorrhée, était aussi proche, de celle, d’un De Caunes, que la finesse, des textes de Bigard. Le temps de sortir mon mouchoir et je poursuis avec un menu à thé. Donc, cet étudiant en histoire de lard, athée, aime les seins. Merde, je reprends, féru d’histoire de l’art, qui aime le dessin nous présentait un menu autour d’une théière, non, autour du thé, hier, à aujourd’ Huy ! Grâce au dessin, il a développé son sens de l’organisation et pendant que la voix off nous dresse le portrait de cet éphèbe, faut aimer, la camera ballait la chambre, façon de parler, avec un arrêt sur le lit défait. Classe, un adepte de la Nadia fashion ?  ‘Earl Grey’ est le titre de son menu, qui, visiblement, laisse Nadia complètement indifférente.

Bon, en espérant que le trop de cheval ne va pas tuer sa démesure de thé. C’est marrant de toujours constater que ceux qui critiquent un abus dans un dîner font exactement le même excès dans le leur.

Chez lui. Main, dans la poche, le maître nous laisse entrer dans son univers. Pierres apparentes, belles portes, ses dessins nonchalamment posés contre un mur de la bâtisse du XVI ème, 1546 exactement, oh, l’année de ma naissance, le 16 juin, c’était un mercredi, année important puisque ce fut la fin des Mayas, horrible.

« Un côté oriental chic dans le salon. » Mais putain, tu te rends compte de ce que tu dis ? Un côté oriental chic, merde, attention il y a des associations qui attaquent pour moins que ça. Mais avec tes ‘on’ tu me gonfles, tu veux dire tes parents, merde, dis le ! Grande cuisine avec beaucoup de place. Il en a besoin, car il va très vite. Mon dieu, est-ce possible ? Ah, une explosion gustative en bouche ! ça faisait longtemps que ne voyait pas des dents gicler et des langues partir en lambeaux…….

Les courses. Avec maman, qui a son permis. Putain, la vendeuse, les mains jointes, couverte comme en Sibérie, cherche le cèleri avec ce regard illuminé qu’ont toutes celle qui s’en foutent. Du cèleri, pense-t-elle, merde, c’est mon premier jour, putain et l’autre qui arrive avec les caméras et qui va me faire perdre ce job tranquille. Elle regarde désespérément vers sa patronne qui est trop mal coiffée pour se faire voir. Bon, les carottes, elle connait. Merde, des fleurs comestibles, et des pensées, en plus. Mais tout était prévu, merde, vu la marchandise dans le magasin, ils ont dû commander. Maman, des sous ! Chez le caviste, tout, comme un grand, il a un chèque dans la poche. Merde maman pourrait l’aider.

Des branches, dans le jardin, pour travailler en verticalité et ajouter de l’onirisme et du mystère à son ambiance. C’est ça, continue.

En cuisine. Bien sûr, on va te croire, c’est toi qui a inventé les recettes, continue de rêver. C’est vrai qu’il est rapide……Il casse ses œufs pour récupérer les jaunes. Époustouflant ! Et appuyé contre la hotte, il regarde l’eau frémir et il écoute les bulles qui montent et qui viennent s’éclater à la surface et ça fait des grands splash…et ça l’excite ! Remarquable ! Comme il est rapide, et adroit. Je note qu’il ajoute du sirop de thé rouge dans la préparation de son dessert, en précisant qu’au niveau gustatif cela n’apportera rien. Extraordinaire !

Je note également sa technique personnelle pour peler à vif un pamplemousse. Putain, mais il va m’endormir.

Putain, en fond sonore, je ne résiste pas, Skeeter davis. Vous connaissez mon immense culture musicale. Je ne pensais pas pouvoir entendre ce morceau un jour, bravo au préposé. Bon, la coiffure préfigure peut-être Sheila, mais cette chanson fut un hit énorme en Angleterre. Enfin, c’était une vieille de plus de trente ans !

http://www.chansontriste.fr/2010/08/the-end-of-the-world-de-skeeter-davis/

Souvent assis pour cuisiner, c’est une speed limace. Mais ça le fatigue. Horrible !

Décoration de table. Nappe taupe tarte à la crème et repassée sur son sein. Chandelier de famille. Pas d’assiette. Bougies. Tortuosa. Enfin, il parle beaucoup de lui. Verres mal placés. Pierres, mousse, théière, boutons de roses cool water. Il aurait pu mettre des couverts à poisson. Cette disposition des couverts, en dégradé, m’indispose. Mais maman a bien travaillé.

Les invités arrivent. Il est prêt. Lunettes opaque, cheveux pas que frisés, à la Justin sans laque, chemise pyjama à rayures, ni rentrée, ni sortie, barbe de quinze jours pour faire croire qu’il ne s’est pas rasé le matin, et air frais d’une moule qui ne veut pas s’ouvrir dans la sauce marinière.  Franco et son cadeau. Nicolas avec un autre cadeau. Carolle, toujours discrète et Nadia à pied, avec son air fille de la campagne qui plait tant à Nicolas.

Apéritif. Les bulles d’Iskandar, variations du grand Duck.

Donc champagne rosé infusion de thé aux fleurs. Et trois verrines autour du canard.  Carolle voit des verrines à base de viande, pourquoi pas, le déconnage des intitulés est ouvert.

Et le champagne encore servi comme un demi ! Mamôn va râler de voir son petit saboter le service.

« C’était très bon, je n’ai pas senti le thé  » Carolle, t’es bonne !

Croissants au saumon avec une remarque pleine d’esprit de Nadia « On sent bien le saumon. » Elle a du goût ! Un autre croissant au magret de canard. Cuillère de mousse de concombre.

Animation. Atelier peinture. Art plastique. Nicolas n’aime pas qu’on lui impose de faire de l’art, il préfère faire des maisons en bonbons, activité hautement plus intellectuelle. Merde, il faut faire des poèmes, rapides. Exemple. Quand je vois Fernande, j’aime les moules. Viens Thérèse, j’aime les fraises déguster pendant que le broute la mousse tendre de tes pensées. Ô Christine j’aime quand les esquimaux fondent dans les salles obscures de tes seins animés. Nullissime ! Uniquement pour se jeter des fleurs !

Entrée. Prince des rivières et Nymphéas. Saumon sur nénuphar. Et pas d’assiette, mais belle présentation.   Tiens, le chandelier s’est fait la malle.

En fond sonore, j’adore cette version, entendue furtivement ….

Mais rien de trop difficile.

Plat principal. Magret aux saveurs des Tsars. Sur un lit de cèleri et carottes, figues et thé russe pour justifier ‘tsar’. Mais ça me soûle, ça me soûle, ces intitulés merdiques.

Là c’est la bonne qui a bien bossé. Mais elle a oublié de porter le pain. Lui a fait la déco. Encore un carreau…qui a piqué les assiettes du XVI ème ?

Dessert.  Lady rose. Pourquoi dix ? Glace jasmin et rose, chocolat parfumé au thé, du pamplemousse dans du chocolat. Toujours pas d’assiette.

« Le grain de thé fait marc de café. » Encore une perle de Nicolas.

« Le sorbet est très bon » souligne Carolle. Oui, c’est parce que je ne mets pas de crème  » lui rétorque l’hôte …..Spécialiste ! et Nicolas qui s’extasie avec une tranche de pamplemousse nappée de chocolat !

Les notes. 30 pour la cougard au pays des merveilles, trop c’est trop qui tue le trop. 24 pour nicolas. 22 pour franco. 21 pour nadia.

La démesure. 8.1 de moyenne, putain il faudra du 11 sur dix lorsqu’on va trouver un cuisinier.

C’est le fils à maman qui gagne…pas de commentaire, c’était bien, mais faut pas déconner. Enfin, c’était des gentils belges, ah oui à Huy !

Tiens, le vendredi, pas de ravioli !

Allez, santé !

29 réflexions au sujet de « UN DINER PRESQUE PARFAIT A HUY ! V »

  1. …hier je suis allé à la pêche aux écrevisses
    Dans le ruisseau, j’avais de l’eau jusqu’aux cuisses

    Demain j’irai à la pêche aux grenouilles
    Dans la mare j’aurai de l’eau jusqu’aux……

  2. Ouais…. Je savais bien que tu étais de 1546 !!!
    Même réflexion que toi, Riton, à propos de l’achalandage du primeurs… un désert ce magasin… Mais, oh, miracle, il y avait juste ce dont Aurélien avait besoin !!!
    2ième ouais : j’ai trouvé la chanson du jour : Gainsbourg : et ça fait des grands splashs… J’ai toujours rien gagné ?
    I put a spell on you : traduction : Je te roule une pelle à toi ? !!!
    Lors de l’animation : Nadia a écrit sur sa toile : Il était une foi… Il n’y a que les bonnes soeurs qui écrivent çà comme çà !!!
    Le fils (2 de tension) à papa (à maman… !) a gagné.
    J’ai trouvé que Carolle (avec 2 « LL » pour mieux voler !) avait un faux air de la défunte Annie Cordy, non ? Mon petit doigt me dit, à l’instant, qu’Annie n’est pas morte… oups !!! Je présente mes excuses à sa famille si elle nous lit…

  3. Cette dame, que je ne connaissais pas, maitrisait parfaitement l’art de ne chanter juste qu’une note sur deux (environ)…
    Par contre, avec la même coiffure, Coluche serait toujours en vie…

  4. Un chaland est un client, donc un magasin qui est bien achalandé est celui qui a une nombreuse clientèle et non beaucoup de marchandises.

    Je sais, je vais encore me faire taper sur les doigts mais ça me chiffonne.

    A qui roules-tu une pelle ? Aurélien ? eh bien, tu as de drôles de goûts !!!

    Son repas était appétissant et bien présenté, j’aurais bien aimé goûter mais sa voix monotone, traînante comme un jour sans pain, m’a endormie… Dieu, qu’il était « ennouïlleux ».
    Carolle comme monsieur G U L L O Q

  5. Tu as raison Liz… je fais souvent cette erreur de mal utiliser l’adjectif achalandé…
    La pelle, je ne la roule sûrement pas à Aurélien… pas mon genre ! Trop mollasson pour moi ! encore moins à Nicolas… Je la garde pour mon chéri… je vais d’ailleurs de ce pas le rejoindre au salon… ! Bye bye !!!

  6. mais parce que beaucoup de gens ne l’ont pas utilisé à bon escient et c’est tombé dans le langage courant. C’est comme : être en retraite et être à la retraite, ce qui ne signifie pas la même chose. Tout dépend si on prie ou si on ne travaille plus. Dommage. Je n’ai pas envie de vous bassiner avec cela, c’était en passant.

    Ma grand’mère m’a tellement rabaché ce genre d’erreur que j’en ai gardé quelque chose.

    Bonne nouvelle Riton : j’ai suivi tes judicieux conseils : ma phalaenopsis va refleurir. Une belle tige et 7 boutons sont apparus. Merci Riton. Fleurologue distingué !!!

  7. …moi aussi ça m’énerve les manières de parler qui sont incorrectes mais tellement employées qu’elles passent dans le langage courant.

    As tu déjà remarqué le nombre de lessives qui enlèvent toutes les tâches ? Ce petit accent mal venu change le sens du mot et ça ne dérange personne. J’ai encore vu ça pas plus tard que tout à l’heure à propos d’un savon détachant.

    Les accords de participe passé aussi, « passent » souvent à la trappe, ou sont faits alors qu’ils ne le devraient pas. « Je me suis faite coiffer »…. Je pense à mon prof de français qui était intransigeant sur tout ça…

  8. n’est pas un phallus impudicus, mon phallusmachin, mais une belle tige qui va donner une magnifique fleur avec de belles étamines, un filet soyeux et des anthères tentantes, de quoi attirer quelques femelles en mal d’accouplement. Est-ce ce à quoi vous pensiez, mon très cher Loulou ?

  9. Patgrick Sabatier qui nous rebat les oreilles tous les soirs (mais je ne manquerais pas l’émission pour un empire, ou presque) avec des phrases du genre : la proposition que vous avez fait…. et bien d’autres encore…

  10. Des boutons, non des clochettes, sur une tige d’ Euchére , appelée aussi le « désespoir du peintre. ».. ou simplement de Nous, Mesdames, qui demain auront, qui sait, le cristallin des clochettes de Loulou pour nous réveiller…???!!!
    L’euchéra a une floraison abondante, et si elles étaient très prisées chez nos grand-mères, e, si elle est tombée en désuétude, elle reste esthétique et d’une longue tenue en vase….

    Car pour Loulou, il ne nous reste que la beauté de l’âme, mais pas si mal, au demeurant..

    La beauté se lit souvent dans les yeux… de moi, ou, d’une ancienne lecture, peu importe…!! J’aime cette phrase.

    Bises à Tous

  11. Je ne suis pas venue depuis quelques jours, faute d’inspiration….
    Pourquoi, mon vieux voisin de 88 ans, a fait deux crises dans la nuit, relatives, à sa maladie d’Halzeimer…
    A trois heures, on le calme et à six heures, il hurle, appelle au secours, voit des serpents partout, se montre violent envers sa femme..
    On appelle le fils, qui nous demande d’appeler le 15… il est pris en charge, et ne reviendra jamais… Chez lui.
    Les enfants sont arrivés, la femme du Monsieur me déteste, car c’est à cause de moi, que tout est arrivé…. Que son mari est parti..
    Culpabilité ou pas, avoir fait quelque chose, ou avoir du fermer les yeux, pardon, les oreilles…ou pas…?
    Je n’ai pas encore de réponse.

  12. c’est que le fils n’ait pas pris sous son bonnet d’appeler lui-même le 15. Pourquoi te rendre responsable ? Si quelqu’un doit être éventuellement montré du doigt, c’est le fils. De plus c’était rendre service à cette femme. Ma soeur a le même problème avec son mari qui est nettement plus âgé qu’elle, à un certain moment elle ne pourra plus le gérer et elle sera bien obligée d’en arriver à cette solution.

    Tranquillise-toi, ne te fais pas de mouron. Profite du soleil.
    On ne peut pas supporter toute la misère du monde, peu importe la largeur de ton dos.
    Bises picardes.

  13. ….tu as fait ce que toute personne responsable aurait fait à ta place. Le fils me fait l’effet de ne guère être courageux, en se déchargeant sur toi d’une démarche qui lui incombait, à l’évidence.

    Si ce monsieur dans une crise de démence avait tué ou blessé sa femme, tu t’en voudrais, bien entendu. De toute façon, si on a placé ce monsieur, ce ne peut être qu’avec l’accord de sa femme et de son fils. Ne te culpabilise pas, surtout pas.

    Le papa d’une de mes amies, homme délicieux, cultivé et d’une immense courtoisie a failli tuer sa femme, pour la même raison. Il avait un début d’ Alzheimer, mais une forme à évolution très rapide, et un matin, il a serré le cou de sa femme qui n’a dû son salut qu’au passage inopiné d’un voisin… Il a bien fallu placer ce monsieur, et la dame en a voulu à sa fille, qui avait pris la décision.

  14. Liz et Julie…. Celà m’a fait du bien de vous lire.. moins de culpabilité.

    L’orage semble s’être calmé entre elle et moi, soleil aidant, qui sait ?

    Et puis une petite tarte dominicale, « aux fraises toutefois », celà a du lui faire plaisir….

    Merci encore.

  15. Plume, j’irai même plus loin si tu n’avais pas réagit tu aurais pu être accusée de non assistance à personne en danger. Ce qui est puni par la loi.
    Je dis bravo pour ton bon sens.

  16. Ce matin, c’est Titi qui est tombée du lit !
    Même Loulou n’est pas encore debout… trop fait la fête hier dimanche !
    Abus d’alcool, de sexe etc… c’est’y pas malheureux des choses pareilles !!!
    Bon lundi à tous les Ritoniens !

  17. Le morceau I Put A Spell On You (je te jette un sort) a été composé par Screamin’ Jay Hawkins lui même en 56, quand à sa mise en scène très loufoque, il faut la prendre au 2eme degré, il a été très avant gardiste pour l’époque mais c’est un excellent pianiste et chanteur, il faut l’avoir vu sur scène (personnellement, je l’ai vu 2 fois a ça été à chaque fois excellent !!).

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