Un dîner presque parfait à Paris-Lutèce du mardi 13 août 2013.

Ce soir, c’est le retour des guignols. Je vois que le coach des comiques a sélectionné des repentis. Des grandes gueules bouffies d’orgueil, qui crachent sur ceux qui les paient comme les chiens pissent sur l’herbe sur laquelle ils vont se coucher.

Mais c’est au tour de Judith d’être sur la sellette. Oh, une shoppineuse, fétichiste.  Oh my god ace. C’est son univers, c’est pratique lorsqu’on a l’estomac dans les talons. Elle adore les gâteries, et c’est une folle de chocolat. Mais unir les godasses et le chocolat, c’est osé.

‘A côté de ses pompes’ est le titre de son menu, en parlant de pompes…funèbres, une pub tres délicate propose de choisir les services d’une marque en donnant ses tarifs puis en ajoutant que ce n’est pas cher pour aller dans les étoiles. C’est raffiné.

Allez, de nouveaux intitulés merdiques. Quand je pense que les candidats ont dû réfléchir pour oser proposer de telles nullités.

Chez elle. Cuisine ou verte toute rouge. Beaucoup de livres. Sa chambre, à l’étage, pour admirer ses fringues et ses tatanes. Excitant.

Les courses. Pour du miel. Putain, le cinéma….chez un mieliste qui a ruche sur rue. Le boucher lui présente ses collaboratrices, des abeilles du coin qui font le tapin dans les champs environnants. L’aubergiste est sympathique comme un vieux bourdon qui n’a baisé qu’une seule fois et qui a eu la vie sauve après avoir laissé ses attributs dans les mandibules d’une guerrière fétichiste de sex toys. La cliente lui parle de chocolat et il pense à une nouvelle perversion sexuelle, c’est un adepte de barjot devenue frigide après une nuit passée chez les bonobos, et il est circonspect devant une telle demande, alors il lui fait sucer sa cuillère, puis il lui parle du miel de pucerons, au lieu de sucer les fleurs, l’abeille se farci un puceron et la coccinelle qui attendait son tour est frustrée, alors elle cague sur le puceron et l’abeille est dans la merde. Il lui propose du miel de chêne, il a reconnue le gland qui sommeillait chez sa cliente qui pousse un cri, elle a dû tomber sur un excrément de coccinelle, eh, oui, la bête à bon dieu chie aussi pas de pot. Que tu chiasses m’est égal, mais trouver des excréments sacrés et chiatiques dans une cuillère n’est pas sanctifiant. Alors du miel dur ou du miel doux, cruel dilemme. Putain, on vient de passer dix minutes dans une boulangerie et le garagiste va aussi lui proposer du cirage pour lustrer le pot ainsi que des cuillères pour sortir le nectar et des chaussettes spéciales et un couvercle de remplacement et….. tout ça pour un pot de deux cents grammes….sans les coccinelles.

Bon, je signale, quand même, amis de la culture, bonsoir, que le miellat, dont le brave commerçant se gargarisait, est éjecté par l’anus des pucerons. Ça peut lui faire plaisir, elle qui adore le chocolat, et ceci explique la crainte du commerçant qui voyant en cette demande quelque perversion sodomite totalement exclue dans la tribu des bêtes à bon dieu, dont il est un suppôt-sitoire qui, comme chacun sait, ne s’avale pas.

En cuisine. Je note qu’elle va faire sortir son dessert de sa tête…. avec l’aide d’un bouquin de cuisine. Un démonte pneu était plus utile…. Elle adore écraser des biscuits avec ses doigts, on voit la vrai cuisinière. Un pot de pâte pralinée. De la pâte à raviole en sachet. Un bouillon cube. On est sur du fait maison. Après ces broutilles inintéressantes…..

Décoration de table. Nappe taupe chocolat au lait pasteurisé. Une serpillière chocolat noir. Des assiettes de présentation chocolat au lait. Assiette chocolat blanc. Verres sortis du carton, et mal placés….comme d’habitude. Fourchette à droite et cuillère à gauche…elle n’est pas fixée. Des bougies horribles de plouquitude pour être en totale adéquation avec son thème sur les godasses, confondu avec celui de la mode.  Des vandas dans un bocal. Mais elle n’a que quatre chaises, elle se contentera d’un strapontin. Quelle plouc snobinarde. Plein de tatane et quatre cadières.

La meute est là. Sira ou plus est là, sous la pluie, avec une magnifique cactée hollandaise toute ornée de fleurs en tissu habilement collées. Aurélien a fait un effort de savoir vivre, il a dû faire un emprunt. Michael, sautillant, mi pâtre grec, mi fromage pétant. Charles attend qu’on lui ouvre et entre en suite de tous les jours. Elle se la pète un peu la vendeuse.

Apéritif.  Cake tomate séchée, chorizo, basilic, soupe au potiron. Des cakes, achetés, sur une ardoise, et une carafe de jus de chaussette au perinone concentré.

Pour expliquer son thème, totalement absent, l’hôtesse se lance dans des commentaires complètement farfelus qui ne peuvent convaincre personne. Enfin, une soupe…. avec une paille…..

Animation. Je soupire. Encore un truc de merde. Un défilé avec des talons. Achille m’excuse. Patrocle s’ébaudit seul sur son char et d’un œil indiscret reluque Hercule seul sous sa tente et puisque son copain Achille fait le beau à Troie pendant qu’Hector bande son arc, il sort seul ….

Ils peuvent se faire engager chez madame Arthur, d’ailleurs, c’était le casting pour.

Je fais une avance rapide, c’est chiant et ridicule.

A table. Tiens, il n’y a plus les boîtes de tatanes. Les bougies sont éteintes.

« La plus dure à berner est Sira ! »

Ça veut dire quoi cette phrase de merde ?

Oh, les candidats, elle n’est pas styliste.

Et vous des nuls en dressage de table. Ça vaut cinq !

Entrée. Raviole de bœuf. Les assiettes creuses apportées sans classe. Et des mots pédants pour expliquer cette revisitation, des baguettes pour rajouter à l’exotisme qui ne s’impose pas, quand à la betterave posée sur le dessus…..les verres sont vides et pas de pain…comme d’habitude. Ce n’est ni italien, ni asiatique, ça n’a l’air de pas grand-chose, ça ressemble à rien. Que du cinéma de série Z.

Plat principal. Crevettes, sauce coco, curry, badiane, et tutti quanti. Allez, une nouvelle assiette rectangulaire cette fois avec sur le dessus, une plus petite. Il faut donc enlever une assiette qui aurait dû se trouver sous le bol de l’entrée. Snobinarde mais nulle. Ce genre de fille m’énerve totalement, que du tape à l’œil, aucun sens pratique, snobe jusqu’au bout du papier toilette, pas de chaise, des godasses et pas de jugeote, comme disait ma grand-mère. Elle a son intelligence dans ses pieds, comme disait ma tante, pas celle d’Achille, ni d’Hercule. Le dressage est nul. C’est du niveau d’un self. Mais là, au moins, les verres sont pleins, et il y a du pain.

Ah, mais ce soir, il n’y a pas de prise de risque. Ça veut dire quoi, au juste ?

Merde, d’où sortent les restes de pain ?

Dessert. Sablé au beurre mousse au chocolat et ganache au chocolat. Juste une remarque, ‘ganache au chocolat’, n’est-ce pas un pléonasme ? Avant d’être un dessert, bien sûr ?

Je pleure, ils trouvent ça raffiné. Distribution de cuillères à dessert…quelle classe !

Et Sira n’aime pas le chocolat.

Parlez-moi du miel !

Hôtesse fadasse, repas sans goût, mais snobitude exacerbée, et chez Judith, ce fut maigre, et même pas envie de lui passer la brosse à reluire, tant elle est plus portée sur les godasses que sur la cuisine !

Judith, il faut que je te dise, tu ne m’as pas berné !