UN DINER PRESQUE PARFAIT A TOULON, SPECIAL COUPLES ! II

 

Mardi, Anaïs et Aurélien, à chaque jour suffit sa peine, comme le disait si bien notre ami le marquis à une Juliette épuisée, alors, ce soir, nous avons droit à des petits jeunots qui vont nous faire la cuisine aux mamours. Qui va faire la potiche ? Est-ce que le mâle aura un reproche à faire à sa gonzesse ? En tous les cas, celui d’hier n’a rien eu à dire, c’est beau l’amour.  

En plus ce sera une soirée provençale. Nounette et mamour en cuisine.

Ils font tout ensemble, monsieur joue du pipeau et madame des castagnettes.

Le titre de leur menu. L’oulivélo. Le champ de l’olivaison. Saison où l’on fait la récolte, comme l’indique madame la rousse.

Les siamois nous reçoivent. Putain, il a peur que quelqu’un lui prenne sa dulcinée. Ça fait un peu nunuche, quand même. Quoi, ils ne sont pas mariés ! Ils vivent dans le péché ! Oh, quelle horreur et ils couchent dans le même lit, j’en suis sûr et ils doivent copuler aussi, je suppute. 

Les courses pour acheter de l’huile.

« Vous êtes sur le goût de la pelouse fraichement coupée. «

« Ça c’est plus onctueux, plus beurré. »  On sent le commerçant qui a fait des études dans le beaujolais. Putain, autant bouffer un sandwich beurre pelouse !  

Alors elle lui noue son tablier, en lui faisant un gros nœud dans le dos, un bisou et ils se mettent à la cuisine. Mais la viande est nerveuse et nounette stresse, mon dieu, vite une pause bisou. Putain, si ça continue il va la prendre nue sur la cuisinière. Il va enlever le pantalon car sous le tablier son pipeau commence à jouer le coupo santo qui verse à pleins bords. Petit débat technique car madame veut augmenter le bouillon, alors elle monte le volume.  Mais la viande va durcir, constate le mamour qui s’énerve.  

Oh, ils ont réussi à poser les omelettes les unes sur les autres. Une partouze d’omelettes. Mamour n’en peut plus et il veut se jeter sur sa nounette qui bat si bien les œufs, mais le temps leur manque, alors il se retient. Mais il prend le dessus lorsque sa nounette panique. Et si panique pas cucul. 

Décoration de table. Nappe blanche à motifs. « Ça va mamour, ça ne pendouille pas ?  » « Et là, ça monte ? » « Elle est bien ?  » putain, c’est pas possible, ce sont des vieillards déguisés. Ils me donnent des vapeurs, on ne peut pas être si cruches à leur âge. Putain, fais lui l’amour sur la table et arrête de l’embrasser toutes les dix secondes. Je signale à la voix off, que ce qu’il appelle un petit chant provençal est le Coupo Santo et que c’est l’hymne de la Provence. Visiblement c’est assez classique, on ne les voit pas trop en train de dresser cette table. Le porte couteau ne se justifie pas puisqu’il y a deux jeux de couverts. Par contre j’ai une petite contrariété. Il me semble que la verdure sur la table est du laurier cerise.  Il est de mon devoir de signaler que cette plante est très toxique, voire mortelle et que sa place sur une table est fortement déconseillée. Remarquez, après les mines d’hier…..      

Déguisés en santon, ils attendent leurs invités.

Nicolas le militaire tombe nez à nez avec les figurines qui sont les cibles du stand de tir. Affirmatif, les indigènes sont de visu, il vérifie son arme et entre en offrant une bouteille en gage de bienvenue. Le nain de la crèche est un peu déstabilisé par la taille du baroudeur des champs de mines. Patrice Goliath arrive chez mamour David de la tribu de Lilliput. Anna souriante, mais annonce qu’elle n’aime pas car ça fait vieillard, une mauvaise interprétation d’une traduction approximative de son ressenti. Bref elle ça la gonfle. Putain encore un Franck douillet qui donne des complexe à mamour qui se recule mais qui se laisse embrasser.     

Alors ce soir, c’est Aurélien qui reste au piano ma non troppo et sa nounette qui parle aux invités comme à des demeurés. « Je vais devoir m’absenter…pour aider mon cheri…….à tout préparer….parce qu’il est parfait……mais…. «

« Quand on est dans le truc, on se détend ! » en cuisine son discours est plus facile, ah, Aurélien, c’est sa soupape. Et elle lui souhaite bon courage avant de retourner voir ceux qui prennent un cuou chanceux pour un vulgaire cul sans anchois ! Là, on entre dans les expressions torrides du provençal. Alors, entendant que la conversation est en train de prendre une pente, disons, savonneuse, le bisounours arrive à la rescousse pour voir si les géants ne touchent pas à son dessert.     

Apéritif. Farandoulo de sabour provençau e soun got de pouch. Tapenade verte et noire, aïoli et anchoïade. Je signale quand même à Patrice qu’on dit un aïoli !  Les invités remarquent l’absence de l’anchoïade annoncée.  

En cuisine le mitou (le copain de la fille en pégomassois du sud) est dans la merde. A table, le bidasse trouve qu’il manque les cigales. La Chine est en rupture de stock.

Entrée. Lou crespeou. Gâteau d’omelette provençale. Et le militaire ne savait pas qu’en Provence on faisait aussi des omelettes. Il est sur le cul, merde, il croyait que les autochtones se nourrissaient d’herbes, d’olives et d’anchois écrasés.

Je voudrais juste dire, pour rebondir sur la remarque de Franck, que l’âge n’a rien à faire dans l’histoire. Tout le monde s’inscrit à cette téléréalité pour parader et gagner, et l’âge n’a aucune importance. On ne va pas commencer à être intolérant et à ricaner sur les vieux et à être clément et pardonner aux jeunes.   

Plat principal. Adobo provençau e soun seguimen de pasto. Daube et pâtes. Mais le cuistot soumis, ce qui déplait au macho man soldat de plomb, n’arrive pas à s’en sortir et ses nouilles mollent, non collent, alors la Nounette lui suggère de mettre du beurre. C’est vrai, quoi, pas assez de jus. Mets de l’huile lui dit-elle en secouant et change de position.

« Oh, mais tu fais tout couler ! » Pimprenelle s’énerve.

Sur une assiette, un petit poêlon et une structure collée. Pas de bisou avant d’apporter les assiettes et d’ailleurs les invites s’aperçoivent qu’elle n’a pas niqué. Trop de remarques désobligeantes pour l’apprenti en cuisine qui pense à se suicider en s’étouffant avec des pâtes même pas al dente.

« Il faut que je sois capable d’assurer aussi derrière mais apparemment ce n’est pas le cas. » Putain, c’est de la téléréalité poubelle, merde, il étale sa vie privée. Horrible ! Comme il doit souffrir, en plus il n’y a plus de beurre. En salle, pardon, à table, on sent la schtroumpfette constipée et inquiète. C’est de la faute aux pâtes en sachet, il n’y avait pas la notice.

Un drame se joue, il est déçu de la décevoir, des larmes lui viennent aux yeux, par pudeur il se tourne, les pâtes sont sèches, sa gorge se noue, l’eau s’est évaporée, il flageole, c’était vraiment sec, que va-t-elle penser de lui ce soir sur l’oreiller, et la présentation  n’était pas terrible, osera-t-il encore l’embrasser sans penser à ses nouilles collées, que vont dire les invités, pourra-t-il assurer par devant, elle s’était fait une joie de ce repas, et en plus pas de sauce …….catastrophique ! Pendant ce temps Nounette rêvasse et pense à ce bonheur perdu, lorsqu’ils s’éclataient dans la sauce, mêlant leurs senteurs provençales aux lubrifiants aux herbes de Provence. Merde, le pain est aussi raté. Qu’est ce qu’elle va lui mettre, enfin c’est une expression, car je crois qu’elle va refuser. Ça tourne au gag. L’ambiance est à son paroxysme, ils vont pleurer en chœur en cuisine. Les rêves de gloire s’envolent emportés par du pain trop dur et des nouilles trop molles. La face de la danseuse en eut été changée si l’inverse avait pu exister. Mais des nouilles trop dures avec un pain peu consistant peuvent apporter d’autres désagréments, et pour que l’alchimie se fasse ne dit-on point qu’un juste milieu doive être trouvé afin que chacun soit contenté. Qui trop embrasse mal étreint et qui ne fait que passer rate le train !     

Animation musicale. Un concert live avec les duettistes de Peyney. Au chant Nounette et à l’orchestre Aurélien sous le déconnage nerveux de l’assistance peu encline à apprécier ce genre de folklore. Le français, en général, n’apprécie le folklore que lorsqu’il est exotique, c’est à dire hors de ses frontières. Anna en sait quelque chose, lorsqu’elle voit tous les comiques venir s’éclater sur des airs de samba en regardant les yeux révulsés, les danseuses cariocas montrer toute la beauté de leur costume et quelques parties toutes aussi folkloriques de leur anatomie.      

Maintenant il faut chanter une ode à la joute. Déjà chanter n’est point aisé, mais le faire dans une autre langue se complique très vite, surtout si on ne connait pas la musique.

Ensuite, démonstration de danse. On peut sentir toute l’influence de ces pas dans ce qui va devenir le Moon walk, dont je suis un spécialiste. Il est assez difficile avec les costumes de terminer quelques figures tout en vérifiant si les nouilles sont toujours collées, c’est pour cela que le célèbre re-créateur de ce fameux pas, qui doit tant à ses origines provençales, il est bon de le souligner, et qui vit toujours aux States avec son pote Elvis, à cru bon de modifier le costume de ces danseurs, favorisant ainsi une vérification masculine beaucoup plus facile et non moins esthétique. Ensuite on demande une participation active aux invités. Le bidasse est pris en otage pour s’exécuter devant le regard admiratif des autres candidats. Il danse comme un scaphandrier, bouh.  Les autres suivent. Anna s’éclate. Qui a crié « à poil comme à Rio » ?     

Le rythme est endiablé, les cris fusent, la musique désinhibe les êtres qui perdent leur self contrôle, la transe est proche, des odeurs bizarres montent dans l’atmosphère confinée de cette pièce sur laquelle le vice vient d’étendre son manteau lubrique…

L’ambiance est tombée et nos tourtereaux ne se sont plus embrassés depuis le plat principal, oulala, la crise couve.

Encore une séquence émotion de casto avec les larmes qui reviennent dans les yeux d’un Aurélien plus ravi que sentimental. Attention de ne pas tomber dans le ridicule, car donner tant d’importance à ce qui n’est qu’un repas, démontre une certaine naïveté qui frôle l’immaturité.   

Dessert. Tourtoun de frucho e li piemando provençau. Gâteau de fruits et mendiants.

Anna est un peu cassante, on la verra.

Les notes. 19 pour Franck et Nicolas. 18 pour Patrice. 12 pour Anna qui est un peu vache.

Une soirée chez les santons bélugues, gentillets, mais légèrement d’un autre temps.

« Ce diner m’a fait comprendre qu’on surmonte les épreuves, qu’on en ressort plus joyeuse et fière de soi, et ça nous donne envie d’aller plus loin… »

Cette minute de philosophie de mammouth vous était offerte par pipeau !

Lorsque la nouille colle les papillons s’envolent !

 

29 réflexions au sujet de « UN DINER PRESQUE PARFAIT A TOULON, SPECIAL COUPLES ! II »

  1. encore une soirée de bisous

    En veux-tu, en voilà !!!!
    Lui m’a fait penser au ravi de la crèche, et elle, plus nunuche je meurs..

    Il suffisait de mettre un peu d’huile d’olive dans les pâtes pour les décoller et le pôelon était superfétatoire, à côté des pâtes, tant qu’à faire la daube aurait été tout aussi présentable, directement dans l’assiette.
    Et pourquoi ne pas avoir fait préparer la viande pas son boucher???…
    Triste soirée mais j’attends Anna/Paule, au tournant.qui est vacharde……

    Merci riton,pour les amoureux de Peyney(snif,snif!) il y a longtemps que je les avais oubliés…

  2. CONTREPETRIE

    « Lorsque la nouille colle les papillons s’envolent ! » Je cherche la contrepétrie…
    Nos deux tourtereaux d’hier m’ont fait de la peine à moi… plus encore durant l’animation où les invités se foutaient clairement de leurs hôtes…
    Pourvu qu’Anna ait mâchouillé une ou deux feuilles de laurier-cerise…
    Je connaissais le carnaval brésilien, le string brésilien, la samba brésilienne mais la vache brésilienne… jusqu’à cette semaine…
    Quand ce sera son tour, va-t-elle nous faire une soirée « Copacabana » ou « Bois de Boulogne » ?

  3. @RITON

    Tu soulignes l’usage du Larousse… j’étais pourtant persuadée que tu avais plus souvent la tête dans les « Robert »… Comme c’est étrange, Loulou a compris du 1er coup !!!

  4. Tant va la coupo santo…

    Je n’ai pas vu l’épisode des Peynet de la farigoulette. Mais té, me suis bien amusée en lisant le récit par Riton de leur tragi-comédie en nouilles majeur. « … Sous le tablier son pipeau commence à jouer le coupo santo qui verse à pleins bords ». Du hard provençal ? Moun Diou !
    Coupo Santo
    E versanto
    Vuejo à plen bord,
    Vuejo abord
    Lis estrambord
    E l’enavans di fort !

    Coupe sainte
    Et débordante
    Verse à pleins bords,
    Verse à flots
    Les enthousiasmes
    Et l’énergie des forts !

  5. les soldes,ras le bol

    Je n’en peux plus de ces marronniers à la télé en janvier …Même pas mis un pied dans une boutique aujourd’hui,marre de cette grand’messe à la consommation.Toutes mes excuses,je suis hors sujet mais vraiment en colère!!!

  6. @sucré-salé

    Vous me faites penser à Frédérique Hébrard que j’adore et qui sait si bien faire passer son amour de la Provence …. elle ne rate d’ailleurs jamais l’occasion de magnifier le « coupo santo ». Quelle femme d’esprit et de lettres … chez moi, ses livres sont archi usés, mais comme ceux d’un auteur russe que j’ai lu et relu (Boris Polevoï) – ça me fait du bien quand j’ai du vague à l’âme ….
    il ne manque que l’accent sur le blog et je me retrouve au marché de Pegomas …

  7. Deux santons !!

    C’est tout à fait ça !!

    et la chanson d’Anaïs… je parle de la chanteuse leur va comme un gant :

    ça dégouline d’amour
    c’est beau mais c’est insupportable
    c’est un puddding bien lourd
    de mots doux à chaque phrase
    …..

    Ce mélange de sentiments
    Aromatisé aux fines herbes
    Me fait sourire gentiment
    Et finalement me donne la gerbe
    ….

    C’ est un épais coulis
    Ca me laisse le cul par terre
    Autant de mièvrerie
    Nappée de crème patissière

    Enfin, sont meugnons…mais ennuyeux..!
    Vive les bisous !

  8. Saca….

    …encore un point commun. J’aime bien aussi Frédérique Hébrard, j’ai même enregistré pour la bibliothèque sonore deux de ses livres : un mari c’est un mari, amusant, et Le grand batre, qui est un hymne à la Camargue.

  9. je me présente…

    Bonjour à tous,
    je regarde quand je peux l’émission d’un DPP et j’aime beaucoup les commentaires de riton! mais où est donc la chronique sur le diner d’hier? il me tarde de la lire..

  10. SACREE JULIE

    T’entendre dire « Plus l’attente est longue, plus le bonheur est grand » après plus de 40 ans de mariage !!! J’ai hâte d’y être… pour l’instant 36 ! Et après on dit que les couples ne durent pas… ce blog prouve le contraire !
    UDPP : Vivement ce soir… C’est Anna qui s’y colle… Ca va être caliente !

  11. Je le savais…..

    …je l’ai un peu fait exprès, d’employer cette formule qui n’a pas manqué de trouver dans vos esprits coquins un écho libidineux.

    NB : pas quarante ans, cinquante et un.

  12. Et…. Loulou…?

    ….par galanterie….Entrer dans le restaurant le premier puisque le Monsieur a réservé la table….
    OK chez mac,DO re mi no problème…, surtout en drive et qui sait en live…
    Mais à la Tour d’argent… prenez garde…!
    Et si vous avez les yeux bleus, ayez au moins la carte…
    PS : je sais que vous ne me répondrez pas.. pourtant je vous donne un sacré tuyau..
    Je ne veux pas paraître irrévérencieuse.
    La blague vous allez la faire… lancez de ballons, alors !

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