Un dîner presque parfait au rattrapage, vendredi 28 juin 2013

Noé, j’adore les mecs frisés, mais il est bien épilé aussi, on dirait un gamin qui veut essayer de nous balader avec un truc à la mode, il a dû avoir peur, dans un karaoké il a voulu chanter voyage, voyage….. faut pas déconner avec les momies. Allez encore cet argument bidon, je suis jeune, mais je peux rivaliser avec des personnes plus âgées, mais oui, mon petit la connerie n’attend pas le nombre des années. On se rappelle son naufrage de la première fois, et on espère que cette soirée ne va pas se terminer façon radeau de la méduse.

Son menu :’Le laboratoire de l’étrange.’  Avec des intitulés comme j’aime, putain, ça sert à quoi ?  Il aurait dû choisir un support plus petit, avec un microscope.

Chez lui. Non, chez des amis.  Viens chez moi, j’habite pas là, je suis sorti chez toi.

Les courses, non, une antisèche pour sa soirée. Que de l’esbroufe premier niveau pour débutant, on est sur du moléculaire basique avec de l’agar-agar. C’est le cours préparatoire accéléré du cinéma dîner épate . Excitant, c’est l’animation avant l’heure, je pars avec un à priori. 

En cuisine. Il fait fondre le chocolat dans une casserole, pas de feu de camp, ni de bec benzène, du classique, kôa. Nous apprenons que pour faire un coulis, il faut écraser les framboises. Etonnant, non ? Merde, si j’aurais pas travaillationné la cuisine moléculaire j’aurais pas su en plus que ça aurait eu un goût de framboise.

Et alors, des framboises bleues, c’est magnifique, c’est de la molécule revisitée, revenez demain, je vous fais la même en noir pour les dîners d’enterrement. Il s’attaque ensuite aux spaghettis avec des agrumes…. Il n’a pas de curry, merde, s’il avait suivi les cours de la veille, il aurait su, comme disait Eugène, avec quel produit on pouvait le remplacer. Il faut plein de tuyaux, de l’eau chaude, du temps, des pipettes et de la revisitation. Sinon tu vas voir chez Panzani, qui lui ne s’embarrasse pas avec toutes ces merdes, il n’a besoin que d’œufs, c’est moins grandiose, mais c’est bon.

Un poisson rare qu’il a fait venir de Bretagne, whouaaah…. en Alsace ou en Savoie, il est très rare, c’est sûr, la mer n’est pas assez profonde. Le grenadier est un des survivants des armées napoléoniennes, d’où son nom, ou alors je confonds avec une autre marque. Il pouvait revisiter des sardines en boîte en les peignant en vert banane, d’Equateur, naturellement ou en les sortant d’un liquide vaisselle plongé dans de la neige carbonique reconstituée en trempant des carambars lyophilisés dans du nettoyant toilettes rose pâle.

Décoration. Nappe taupe qu’a eu peur. Set en sodoku. Couverts n’importe où. Petite cuillère à l’envers. Des circuits imprimés et deux bougies, on se demande ce qu’elles sont venues faire….pour eclairer sa lanterne qui prend l’eau, putain, c’est bon ça. On est donc maintenant dans un laboratoire, il a changé, la première fois, c’était un atelier. Il s’éclate en oubliant qu’on va manger. C’est génial, de la fumée, on dirait un sauna. Très accueillant, comme ambiance, surtout la fiole de white spirit, pardon, du ‘ouite’ spirit, comme ils disent. Serviette en papier. Pas de couvert à poisson. Putain, une table d’étudiants en farces et attrapes. Lamentable. On replonge dans l’absurde. On n’est plus champion, on n’est plus champion…..

La horde arrive. Il avoue être fatigué, on se demande pourquoi.

Apéritif. Joker pour l’intitulé. Les tubes à essai, c’est du réchauffé. Ça date, ou banane, je préfère la seconde, sans la peau. Mais le champagne dans un tube…… c’est un peu comme faire l’amour à une poupée gonflable, mais comme je n’ai jamais essayé, je n’ai pas de repère. D’un autre côté le champagne non plus……je n’aime pas, lorsque j’écris ‘de l’autre côté’ c’est bien sûr, une image.

Des crevettes, non, des décapodes, ça fait plus savant, mais c’est quand même des crevettes, mais décapotées, enfin, des crustacés. C’est comme chez Amélie, mais moléculaire.

Enfin, je signale, quand même, qu’un décapode est un crustacé, et que sans faire d’école d’ingénieur, on sait que lorsqu’on mange un homard, on ne déguste pas une sauterelle qui ne nage pas. Putain, un décapode nageur, t’en connais beaucoup toi, des crustacés qui volent ?

Animation. Déguisement : blouses et gants. Ah, une partouse. Non ! Déception. Ridicule, en plus avec les yeux bandés, il faut exécuter des trucs que la morale réprouve, enfin, il n’y a qu’eux qui s’amusent, moi, ça m’emmerde. A quoi servent les habits de carnaval ?

C’est incroyable, avec de l’eau, il arrive à faire des glaçons ! J’ai bien fais de regarder je vais jeter mon congélateur.

A table. « J’ai bien aimé la décoration toute enfumée. » Merde, Amelie, on dit ‘tout en fumant’, faut coser français, putain.

Entrée. Pourquoi faire simple lorsqu’on peut faire un truc incompréhensible sans un dico ?

Putain, mais tout le monde sait qu’on garde la couleur et le croquant des légumes en les plongeant dans l’eau froide après la cuisson….. sauf lui, il a appris ça à son troisième cours de cuisine qui ne dit mot qu’on sent.

Whai, la présentation dans un aquarium, c’est fun, mais minable, mais triste. Il est déçu, tout le monde savait qu’une courgette était une cucurbitacée et que le parme vient de Parme, je parle du jambon.

La cuisine moléculaire ? Des gouttes de citron reconstituées. D’abord tu le presses, y a du jus, tu le durcis…le jus…puis tu en fais des gouttes dures, enfin, sauf si t’as un presse agrume.

Plat principal.  Putain de titre de merde de chiotte.  Grenadier très rare whaaaah . Amis de la culture, bonsoir. Il faut maintenant descendre de plus en plus bas pour pêcher. Dans ces eaux les poissons ont franchement une sale gueule, et souvent chez le poissonnier, on ne présente que les filets pour ne pas effrayer les consommateurs, un peu comme pour la lotte, avec sa gueule de chien errant.  Il a bataillé pour en trouver…..

Bonjour monsieur le boucher, vous avez du grenadier ?

Ici non, mais un peu plus loin chez le poissonnier, oui .

C’est loin ?

A vingt mètres !

Oh, il faut marcher !

Et le pauvre a dû batailler ferme….au milieu des caddies…l’enfer !

C’est dur d’en trouver dans une grande surface lorsqu’il est en promotion…whouaaah !

Mais pourquoi n’a-t-il pas préparé un poisson en tube ?

Difficile à cause de la chapelure.

Ah, bon !

Pas de pain, il ne peut pas le déstructurer pour le reconstruire, il a essayé avec des biscottes mais ça a servi pour paner les crevettes.

Les verres sont vides. Le vin n’a pas fini de décongeler. Dur, dur.

Présentation à la hauteur du titre. Minable.

Même que Rossy de Palma, alias la coiffeuse, a faim !

Dessert. C’est ça, c’est ça, n’importe quoi. Anniversaire de maternelle. C’est brouillon. Fait à l’arrache.

Chantilly de framboise bleu turquoise façon toilettes aux caraïbes. Alors il va écraser des framboises, pour en faire du coulis, puis il va le gélifier pour l’épaissir. On nage dans l’absurde. Alors, non seulement il nous pond des titres absurdes pour essayer de nous placer ses thermes techniques dont on se fout totalement et qui n’apportent rien culinairement, mais en plus il se fout de notre gueule en parodiant la cuisine moléculaire dont il n’entrave pas un iota du début d’une base pour essayer de nous enfumer dans une sorte de tarabiscotage pompeux, complètement ridicule.

Pour faire du moléculaire, il ne faut pas balbutier, il faut faire du haut de gamme. Visiblement il a fait ça à l’arrache sans rien maîtriser. Un apprenti sorcier en maternelle. C’est de la cuisine pour bobo snobinard. En fait, il a essayé de nous prendre pour des cons. A aucun moment il n’a été crédible ! Le potache a bien rigolé.

En vertu du théorème d’Harry Potter revisité Dan Brown, cet ersatz de dîner fut une grosse merde !

Ouf, c’est Tony, Amelyétaitpresque !

L’arche a coulé !

Bon, mon petit, faut pas pleurer, tu ne connaissais pas Mimoun, un grand !